Les agro-carburants sont une fausse solution pour le climat
Les agro-carburants sont une pratique de greenwashing plus qu'un vrai progrès pour le climat. Pour en finir avec les fausses solutions pour le climat, nous déconstruisons les idées reçues autour des pratiques et outils qui se révèlent plus dangereux qu'utiles pour le climat et la biodiversité.
Un secteur à verdir de toute urgence
Le secteur des transports joue un rôle capital dans les émissions de gaz à effet de serre (premier secteur émetteur en France). Pour honorer leurs engagements climatiques, la France et l’Union Européenne visent notamment une transition vers des carburants moins émetteurs que l’essence et le diesel. C’est dans cet objectif que des politiques françaises et européennes de soutien aux biocarburants ont été mises en place depuis 2009. Cependant, ces agro-carburants (ici en particulier ceux de première génération) ressemblent plus à une illusion qu’une vraie solution pour le climat et le vivant.
Une méthode contre-productive
Les conséquences de la production des agro-carburants sont graves et sont surtout peu efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les agro-carburants étant basés sur des cultures alimentaires, ils nécessitent d’exploiter davantage de terres agricoles. Le mécanisme le plus souvent observé consiste à affecter une culture initialement destinée à la production alimentaire à la production d’agro-carburants et d’ensuite déplacer la production alimentaire initiale vers des terres non-agricoles, comme les forêts ou les prairies. Ces phénomènes de déforestation ou de dégradation d’écosystèmes constituent une source importante d’émissions de GES, et participent très fortement à la destruction de la biodiversité. De plus, les cultures des agro-carburants encouragent un système agricole intensif et de grande échelle, avec l’utilisation de produits phytosanitaires. Enfin, la concurrence qu’exercent les agro-carburants avec la production alimentaire accroît la pression sur les terres, y compris dans les pays du Sud, influence les prix des denrées alimentaires et augmente leur volatilité.
Réduire les émissions : la seule solution !
Le secteur des transports doit réduire ses émissions sans compter sur les agro-carburants, et la bonne nouvelle est que c’est tout à fait faisable. Il est impératif de commencer par réduire la part des transports polluants, en particulier l’automobile et l’avion, au profit des mobilités moins polluantes, comme le train ou le vélo. Cela conduirait à une réduction du parc automobile ainsi qu’une transition vers des voitures 100% électriques, qui devront être plus légères et bien encadrées (normes sur les minerais, recyclage, et conception des véhicules et des batteries) pour réduire leur impact environnemental.
Pour aller plus loin
Les autres fausses solutions pour le climat
Le label bas carbone : alerte green-washing !
Le label bas carbone labelise des pratique de gestion des zones agricoles et des forêts prétenduements favorables au climat… Qu’en est-il réellement ? On fait le point.
Le nucléaire
Le nucléaire comporte trop de risques pour être un vrai progrès pour le climat. Pour en finir avec les fausses solutions pour le climat, nous déconstruisons les idées reçues autour des pratiques et outils qui se révèlent plus dangereux qu’utiles pour le climat et l’environnement.
Les vraies solutions pour des transports durables
Investir plus dans le train pour le climat
Investir 3 milliards d’euros par an dans le train en France, pour donner enfin toute sa place au transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises, mode de transport compatible avec l’urgence climatique.
Plus de trains de nuit pour le climat
Un réseau de trains de nuit viable nécessite d’investir des nouveaux trains. Cet investissement total est évalué à environ 1,5 milliard d’euros afin d’acquérir 600 nouvelles rames qui pourront rester en service plus de 40 ans. L’investissement pour les nouvelles lignes de train de jour est lui évalué à environ 170 millions d’euros pour permettre la livraison de 15 nouvelles rames.
Reporter les passagers des vols intérieurs vers le train
Reporter les passagers des vols intérieurs français quand une alternative est possible en moins de 4h, c’est possible et ça ne repose que sur une volonté politique de prendre une mesure forte pour le climat.
Mettre fin aux véhicules essence et diesel en ville
Les zones à faibles émissions correspondent aux restriction de circulation des véhicules les plus polluants en ville sur la base des vignettes crit’air. Une démarche bonne pour le climat si elle s’accompagne de mesures sociales pour garantir la transition vers des modes de transports moins polluants pour les plus modestes.
Mettre fin à la vente des véhicules essence, diesel et hybrides : objectif 2030 !
L’Union européenne peut mettre un terme à la vente des véhicules neufs utilisant des énergies fossiles. Pour le climat, l’UE doit s’engager à stopper ces ventes dès 2030, en garantissant l’accès à tous à un véhicule moins polluant !
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