Sondage : Limiter la place de la voiture en ville pour mieux vivre en temps de crise sanitaire

À la suite des élections municipales et des nouveaux aménagements urbains mis en place pour faire face à la crise sanitaire actuelle, le Réseau Action Climat a interrogé les habitant.e.s des 3 plus grandes métropoles françaises sur ces nouvelles mesures et leurs pérennisation.

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À la suite des élections municipales et des nouveaux aménagements urbains mis en place pour faire face à la crise sanitaire actuelle, le Réseau Action Climat a interrogé les habitant.e.s des 3 plus grandes métropoles françaises sur ces nouvelles mesures et leurs pérennisation. Le constat est sans appel : ils sont prêts et soutiennent les nouvelles pistes cyclables (appelées coronapistes) et les terrasses de café aménagées sur des places de parking. Le Réseau Action Climat appelle les maires nouvellement élu.e.s à s’engager pour la prolongation de ces aménagements et à amplifier le mouvement sans attendre.

Des urbain.e.s séduit.e.s par de nouveaux aménagements respectant distanciations physiques et impératifs de vie

Comment aller au travail, déposer les enfants à l’école, retrouver des ami.e.s, vivre à l’heure du coronavirus?

L’année 2020 et surtout la crise sanitaire ont forcé les pouvoirs locaux à repenser l’organisation de l’espace urbain : création de nouvelles pistes cyclables (exemple de la rue Garibaldi à Lyon ou de la rue de la Canebière à Marseille) et installation de terrasses de cafés et restaurants sur des places de parking. Trois mois après ces installations, prévues pour ne durer que provisoirement, les habitants des trois plus grandes métropoles françaises se prononcent largement pour leur pérennisation.

Dans ces métropoles, ce sont en moyenne 3 habitant.e.s sur 4 qui sont favorables à la pérennisation de tous les aménagements cyclables provisoires : 88 % des habitant.e.s de la métropole d’Aix-Marseille-Provence, 75 % des habitant.e.s de Lyon Métropole et 62 % des habitant.e.s du Grand Paris. A noter que les jeunes générations déclarent encore plus fortement leur attachement à ces nouvelles pistes cyclables (métropole d’Aix-Marseille-Provence 93 %, Lyon Métropole 89 % et Grand Paris 68 % des moins de 35 ans y sont favorables).

Afin de respecter les mesures de distanciation physique tout en soutenant l’économie locale, les mairies ont permis aux restaurateurs d’agrandir leurs espaces en investissant les places de parking devant leurs locaux pour y créer des terrasses. Ces aménagements sont également salués par les habitant.e.s des métropoles qui demandent leur maintien (58 % d’avis favorables pour le Grand Paris et 63 % pour Lyon Métropole).

Un désir partagé de voir la place de la voiture réduite en ville au profit du vélo

Le soutien des habitant.e.s des trois plus grandes métropoles va d’ailleurs au-delà de la simple pérennisation de ces aménagements prévus comme provisoires. On retrouve en effet une forte adhésion également à la limitation de la place de la voiture en ville et au développement d’une politique cyclable plus ambitieuse (70 % à Aix-Marseille-Provence, 79 % pour Lyon Métropole, 59 % pour le Grand Paris).  Les habitant.e.s de ces métropoles voient le vélo comme un moyen de transport pour toutes et tous, sans distinction de revenus ou de lieu d’habitation.

Le soutien à une politique de limitation de la place de la voiture en ville et de développement du vélo est plus fort chez la catégorie populaire -employés et ouvriers- que chez les catégories supérieures -artisans ou commerçants et cadres et prof. int. sup. (Grand Paris : 65 % contre 58%, Aix-Marseille-Provence : 75 % contre 71 %, Lyon métropole : 82% contre 79%).

Dans le Grand Paris, le vélo est clairement identifié comme une alternative à la voiture individuelle pour les habitant.e.s de la métropole hors Paris intra muros. Ils sont 60 % à adhérer à une limitation de la place de la voiture et à une politique cyclable ambitieuse, 64% à adhérer à la pérennisation des coronapistes, contre 60 % des parisien.ne.s.

La situation est similaire à Lyon où les habitant.e.s de la métropole hors Lyon centre sont 82% à adhérer à une limitation de la place de la voiture et à une politique cyclable ambitieuse, contre 75 % des lyonnais.e.s.

Aux maires et président.e.s de métropole de répondre à ces nouvelles demandes

Ce sondage montre un soutien fort à des mesures locales pour repenser la mobilité de demain à l’heure du covid-19 et de la crise climatique. Pour le Réseau Action Climat, les maires et président.e.s de métropoles doivent prendre acte de ces demandes et engager une véritable politique transformation de la ville au profit des mobilités actives, collectives et partagées. Les élu.e.s locaux doivent aussi s’engager dans la mise en oeuvre de zones à faibles émissions (ZFE) qui permettent d’exclure progressivement les véhicules les plus polluants des villes. Le Réseau Action Climat rappelle que la pollution de l’air tue chaque année 48 000 personnes en France et que l’Etat français a récemment été condamnée par la justice européenne pour non-respect systématique des normes de qualité de l’air dans plusieurs grandes agglomérations.

Méthode

L’institut IFOP a réalisé cette étude auprès d’un échantillon représentatif pour la Métropole d’Aix-Marseille-Provence (400 personnes), Lyon métropole (400 personnes) et le Grand Paris (600 personnes) du 5 au 17 août dernier.

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