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Pollution de l’air et inégalités sociales : 10 informations à retenir

A l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air, le Réseau Action Climat et UNICEF France montrent dans un rapport que la pauvreté accroît la vulnérabilité des enfants à la pollution de l’air extérieur. Résumé des 10 informations à retenir sur la pollution de l’air et les inégalités sociales.

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En France, plus de trois enfants sur quatre respirent un air pollué.

1.Ce chiffre important s’explique par une exposition à la pollution de l’air plus importante dans les villes où vivent la plupart des enfants. 

2.Cette pollution de l’air à des conséquences graves sur la santé, elle est responsable de près de 47 000 décès prématurés par an en France.

Le trafic routier, première cause de la pollution de l’air

3.Avec près de 63% des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et 18% des émissions de particules fines (PM2.5), le trafic routier est l’une des principales sources de pollution de l’air. Ces pourcentages sont bien plus élevés dans certaines grandes villes telles que Paris (58% des émissions de PM2.5). Le transport routier est aussi le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre.

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Les enfants, premières victimes de la pollution de l’air

4.Les enfants sont les premiers touchés par la pollution de l’air en raison notamment de l’immaturité de leurs organismes et de leur fréquence respiratoire 1,5 fois plus élevé que celle des adultes. Cette exposition à la pollution de l’air peut entraîner des problèmes respiratoires et immunitaires, mais aussi des pathologies telles que le diabète, l’obésité ou la dépression. La prévalence de l’asthme (vie entière) chez les enfants a ainsi augmenté de 12% entre 2005 et 2012. Or, les conséquences de ces pathologies se prolongent au-delà de l’enfance et vont affecter leur santé de façon croissante au cours de leur vie d’adulte …

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La pauvreté, un facteur aggravant face à la pollution de l’air

5.Certains facteurs tels que la pauvreté renforce la vulnérabilité des enfants et de leurs parents à la pollution de l’air. Une étude française a ainsi montré qu’à Paris les habitants les plus pauvres risquent 3 fois plus de mourir d’un épisode de pollution que les habitants les plus riches

6.En effet, les populations les plus pauvres sont susceptibles de cumuler plusieurs expositions néfastes (pollution de l’air extérieure, pollution de l’air intérieur, plus forte exposition au bruit, à la chaleur, etc.) car elles peuvent plus difficilement se soustraire à des conditions de vie défavorables faute de ressources suffisantes. 

7.Plusieurs études ont aussi rapporté une tendance constante selon laquelle les zones socio-économiquement défavorisées disposent de moins d’espaces verts, de parcs, d’aires de jeux et de loisirs, ou d’autres ressources susceptibles de contrebalancer des conditions de vie moins favorables.

8.Les enfants pauvres sont ainsi victimes d’une double peine : ils sont plus vulnérables à la pollution de l’air en tant qu’enfant et cette vulnérabilité est exacerbée par leur statut socio-économique et celui de leurs parents.

Un problème sous-estimé par les politiques publiques

9.Malgré cette vulnérabilité accrue chez les enfants pauvres, peu de politiques publiques prennent véritablement en compte ces désavantages. La distribution des bénéfices sanitaires des politiques de lutte contre la pollution de l’air  en fonction de la catégorie socio-économique et de l’âge est par exemple très peu considérée.

10. Face à ce constat, des solutions existent

  • Renforcer la prise en compte des enjeux sociaux dans l’élaboration des politiques de lutte contre la pollution de l’air : notamment dans les études d’impact et généraliser les évaluations a posteriori des impacts sociaux ; faciliter l’accès aux données de pollution atmosphérique ; etc.

  • Appliquer les exigences de justice sociale aux mesures de réduction du trafic routier : dans le cas de la mise en oeuvre des zones à faibles émissions (zones dans lesquelles la circulation des véhicules les plus polluants est interdites afin de lutter contre la pollution de l’air, s’assurer que les bénéfices sanitaires profitent à tous ; dans le cas des rues scolaires (fermeture de manière temporaire ou ponctuelle des abords des établissements scolaires) , faire bénéficier en priorité les écoles les plus exposées et les enfants les plus vulnérables de ces aménagements ; etc.

  • Accompagner socialement les changements de mobilité : Investir davantage  dans l’offre de transport en commun ; augmenter les investissements en faveur du vélo via le  “fonds vélo” qui permet par exemple de financer les pistes cyclables à hauteur de 500 millions d’euros par an pour accompagner le développement du vélo sur tous les territoires ; renforcer la prime à la conversion des voitures essence et diesel vers une voiture moins polluante pour les ménages les plus modestes ; renforcer l’accompagnement et le conseil en mobilité  ; etc.

  • Mieux protéger la santé des plus jeunes en renforçant les exigences applicables aux établissements recevant des enfants : s’assurer que les nouvelles constructions des bâtiments recevant des enfants soient à distance des sources d’émission de polluants atmosphériques, (notamment du trafic routier) ; sécuriser les trajets domicile-école ; etc.

  • Améliorer la prise en compte des enfants dans l’élaboration des politiques de santé environnementale : renforcer la prise en considération des 1000 premiers jours (la période de la conception jusqu’au 2 premières années de la vie après la naissance) comme fenêtre de grande vulnérabilité ; renforcer le rôle et le budget des services de Protection maternelle et infantile (PMI) pour améliorer le suivi des femmes enceintes et des enfants ; etc. 

Pour en savoir plus, téléchargez la synthèse du rapport
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