Conseil de Défense Écologique : Écran de fumée ou l’occasion pour le Gouvernement d’enfin passer de la parole aux actes ?

Alors que le Conseil de Défense écologique, promis par le Président de la République à l’issue du Grand débat national, tiendra sa première réunion ce jeudi, le Réseau Action Climat France appelle le gouvernement à démontrer par des mesures concrètes sa réelle volonté de répondre à l’état d’urgence climatique et social.

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Emmanuel Macron, Président de la République

Alors que le Conseil de Défense écologique, promis par le Président de la République à l’issue du Grand débat national, tiendra sa première réunion ce jeudi, le Réseau Action Climat France appelle le gouvernement à démontrer par des mesures concrètes sa réelle volonté de répondre à l’état d’urgence climatique et social dans lequel nous sommes plongés.

Les multiples solutions pour engager résolument notre pays dans la transition énergétique et écologique ont été largement discutées ces derniers mois (assises de la mobilité, Etats Généraux de l’alimentation, consultation sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, grand débat national, etc.).

L’heure n’est plus à l’incantation ou aux petits pas, mais à l’action : c’est aussi le message adressé par l’ensemble des mobilisations sans précédent organisées ces derniers mois sur le climat.

La première réunion du Conseil de Défense écologique doit donc être l’occasion pour le Gouvernement d’acter enfin des mesures concrètes :

  • La fin des avantages concédés aux secteurs qui alimentent la crise climatique et qui grèvent chaque année pour près de 11 milliards d’euros le budget de l’Etat : à commencer par l’aérien qui bénéficie de nombreux privilèges fiscaux alors qu’il s’agit du mode de transport le plus émetteur de gaz à effet de serre.
  • Un cap donné aux constructeurs automobiles, pour qu’ils développent des voitures plus sobres et moins polluantes, grâce à l’inscription dans la loi mobilités actuellement sur la table de l’assemblée nationale, d’une interdiction, d’ici à 2030, de vendre des véhicules neufs diesel ou essence.
  • La mise en place d’une contribution climat solidaire sur les carburants, le fioul et le gaz fossile dont les recettes seront redistribuées de manière juste socialement et serviront aussi à financer les solutions dont nous avons cruellement besoin pour nous extraire de notre dépendance aux énergies fossiles (rénovation massive et ambitieuse des logements, transports alternatifs à la voiture, etc.).
  • Une rénovation performante et massive des millions de passoires énergétiques que compte notre pays pour réduire les consommations d’énergie, dégager du pouvoir d’achat et mettre fin au fléau de la précarité énergétique qui frappe notre pays, à travers en particulier une interdiction progressive à la location des passoires énergétiques.
  • L’obligation pour les employeurs, et pas seulement ceux du secteur public, de rembourser les frais de déplacements domicile-travail effectués à vélo ou en covoiturage : une mesure qui, via son application aujourd’hui partielle, a démontré sa très grande efficacité.
  • Le fléchage, dès la prochaine loi de finances, de 330 millions d’euros par an pendant 3 ans pour permettre à la restauration collective (2,5 milliards de repas servis par an) de s’engager vers plus de produits bio, locaux, etc.
  • L’inscription de préconisations claires pour réduire la consommation de viande dans le prochain programme national nutrition santé et ce, conformément aux recommandations du Haut Conseil pour la Santé Publique.
  • L’arrêt des projets qui, aujourd’hui sur la table, sont tout simplement incompatibles avec la lutte contre le dérèglement climatique : nouveaux projets routiers, d’extension d’aéroport, de centres commerciaux, la mine de la Montagne d’Or en Guyane ou la raffinerie de Total de la Mède…
  • La fin des fausses solutions à la crise climatique telles que le nucléaire ou les agrocarburants.
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