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Climat : que vaut le plan du Gouvernement pour l’aérien ?

Alors que l’Assemblée Générale d’Air France se tient aujourd’hui et que les plans de reprise des vols se précisent pour l’Hexagone, le Réseau Action Climat publie une analyse des conditionnalités environnementales annoncées par le Gouvernement comme contrepartie au soutien financier apporté à la compagnie.

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Alors que l’Assemblée Générale d’Air France se tient aujourd’hui et que les plans de reprise des vols se précisent pour l’Hexagone, le Réseau Action Climat publie une analyse des conditionnalités environnementales annoncées par le Gouvernement comme contrepartie au soutien financier apporté à la compagnie. Présentées comme ambitieuses, ces annonces sont en réalité assez insignifiantes d’un point de vue climatique. A l’inverse, il est temps d’engager un véritable plan de report modal avion/train en commençant par la suppression de l’ensemble des connexions aériennes pour lesquelles il existe une alternative en train en moins de 5 heures, et en investissant dans la relance du secteur ferroviaire. 

Un “Scénario 2H30” présentant peu de bénéfices d’autant moins si on exclut les hubs

Le plan du Gouvernement de supprimer les vols à moins de 2h30 en train tout en excluant le hub de Roissy ne réduirait que de 6,6% les émissions de CO2 issues des vols métropolitains et de 0,5% les émissions de l’ensemble des vols au départ de la France. Seules 5 connexions aériennes intérieures sur les 108 existantes seraient concernées. Dans le cas où les vols pourraient continuer à être assurés par d’autres opérateurs et/ou des filiales d’Air France, ce qui n’a toujours pas été éclairci à ce jour, le bénéfice climat serait nul. Alors qu’Air France a ré-ouvert sa ligne Paris-Bordeaux le 11 mai et que des opérateurs low cost se lancent sur des lignes hexagonales, il est particulièrement préjudiciable que le Gouvernement n’ait pas pris pour l’heure de mesure qui concerne l’ensemble du secteur. 

Un bénéfice climat renforcé avec une suppression des lignes à moins de 5 heures en train

La suppression des vols qui se font en moins de 5h en train permettrait de diminuer de 60,6% les émissions de CO2 des vols métropolitains et de 4,5% les émissions de l’ensemble des vols au départ de la France. 39 connexions aériennes intérieures sur les 108 existantes seraient concernées. Cette fermeture doit concerner l’ensemble des compagnies aériennes opérant des vols sur le territoire. 

De véritables éco-conditionnalités pour le secteur aérien

Pour que de véritables contreparties soient exigées pour l’ensemble du secteur aérien, le Réseau Action Climat préconise également de :

-Mettre en place dès à présent dans le cadre des plans de relance économique un vrai plan de développement du secteur ferroviaire utilisant toutes les capacités du train de jour et de nuit, tant au niveau français qu’européen. Ce plan permettra d’étendre progressivement la fermeture des connexions aériennes intérieures et de certaines connexions européennes.

-Mettre en place des mesures de réduction des émissions de CO2 du transport aérien international, qui représente 78 % des émissions de CO2 des vols au départ de la France, en commençant par l’abandon des projets d’extension d’aéroports français

-Remettre à plat la fiscalité portant sur le secteur aérien, qui est actuellement au détriment du train.

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