Énergie [+1]

Transition énergétique – L’île de Sein interdite de prendre le large

L’Assemblée nationale devrait voter aujourd’hui la loi sur la transition énergétique, avant son passage en seconde lecture au Sénat.

hemicycle
Hémicycle de l'Assemblée Nationale, 2009.

Alors que les députés ont réintégré dans le texte des objectifs structurants que les Sénateurs avaient enlevés, le CLER, Réseau pour la transition énergétique et le Réseau Action Climat regrettent fortement qu’ils aient supprimé une disposition progressiste que le Sénat avait ajoutée : la possibilité pour les petites iles de sortir du monopole d’EDF et de sa production d’électricité au fioul pour développer réellement les énergies renouvelables et les économies d’énergie.

Cette seconde lecture a été l’occasion pour les députés de reprendre les objectifs que le Sénat avait supprimés, en particulier la baisse de 20% de la consommation d’énergie d’ici à 2030 et l’année 2025 comme échéance pour la baisse part du nucléaire à 50% de la production d’électricité. Ils ont également ajouté des dispositions intéressantes concernant la prise en compte du risque climatique dans les rapports des gestionnaires d’actifs.

Pas de sortie du fioul pour les iles

En revanche, alors que le Sénat avait autorisé les zones non interconnectées de moins de 2000 habitants comme l’Ile de Sein à sortir du monopole d’EDF, l’Assemblée nationale et le gouvernement ont, contrairement aux engagements de la ministre, refermé cette porte entr’ouverte. La production d’électricité à partir de fioul, polluante et coûteuse, restera donc la norme le cas de ces îles qui constituent pourtant un terrain d’expérimentation aux enjeux limités étant renvoyé à une annexe de la programmation pluri-annuelle de l’énergie qui sera publiée en décembre.

Pour Anne Bringault en charge du suivi de la loi transition énergétique pour le CLER et le RAC, « Le dérèglement climatique est dans tous les discours à quelques mois de la COP21, mais il disparaît quand les intérêts du colosse EDF sont symboliquement menacés par quelques insulaires bretons. Le gouvernement et les députés ont choisi le fioul et les émissions de gaz à effet de serre plutôt que les énergies renouvelables et les économies d’énergie, ce qui est un bien mauvais signe pour la mise en œuvre de la transition énergétique au niveau national. »

Le CLER et le RAC demandent aux Sénateurs de réintégrer en seconde lecture les dispositions permettant aux petites zones non interconnectées de sortir du giron d’EDF et de son fioul. Elles pourront ainsi mettre à profit leurs ressources naturelles largement disponibles (vent, soleil…) et devenir, comme d’autres iles à l’étranger, des territoires à énergie positive, ce que recommande d’ailleurs l’article 1 de la loi.

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