Alimentation [+1]

Repas de Fête : quelques astuces climat !

Les repas des fêtes de fin d’année approchent ... accompagnés de leurs douces réflexions et discussions en famille : bien-être animal, impact sur l’environnement, importations du bout du monde, emballage outranciers, etc. Alors pourquoi ne pas concilier enjeux sociaux, environnementaux, climatiques, de santé et plaisirs de la fêtes ?

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A l’occasion de la sortie de sa Web-BD "Planetman passe à table", le Réseau Action Climat fait le point.

Pourquoi nos repas impactent-ils le climat ?

C’est bien simple, pour tout comprendre et agir, retrouvez les aventures de Planetman sur l’alimentation ici.

Et lors des fêtes, ça a plutôt tendance à être pire : on mange en général plus, plus gras et plus carné. Or, comme le rappelle l’association d’expertise Solagro, ce sont les trois principales raisons de l’impact de notre alimentation sur le climat… En particulier les viandes et végétaux issus de l’agriculture industrielle (du fait de l’addition d’une forte mécanisation et d’une forte dépendance à des produits chimiques, engrais azotés et aliments pour les animaux – ces deux derniers étant particulièrement impactant pour le climat). Plus de détails ici.

Alors, quoi cuisiner pour les fêtes ?

Pourtant, manger moins, moins gras et moins carné ne veut pas dire manger moins bon. En général, c’est synonyme d’économie, et du coup, l’argent économisé peut être réorienté, par exemple, vers des produits de meilleure qualité (du Bio, des produits fermiers, des AOP, etc.). Et puis, une alimentation plus respectueuse du climat peut être également plus créative, plus coloré, plus surprenante, … et ça tombe bien, c’est les fêtes !

Plusieurs associations se sont penchées sur la question en cette fin d’année. L’association Un plus Bio vous propose un article plein d’idées à manger pour les fêtes. Le chef Arnaud Daguin y développe notamment : « La châtaigne apparaît par exemple sur un rôti de dinde, très bien, mais j’aurais préféré voir la dinde servir pour une fois d’accompagnement à une recette inventive à base de châtaignes ! ».

L’association Bon pour le Climat propose également ses idées de repas pour les fêtes, avec des recettes très détaillées et assez élaborées, ainsi que leur poids en gaz à effet de serre.

La recette Cadeau : pour vous et pour le climat

Mais revenons à des choses plus simples. Nous vous proposons ici une recette douce et simplissime à faire, pour surprendre vos hôtes lors de l’apéro du réveillons : La Trempette de Noël !
Etape 1 : Mixer ensemble une boite de haricots blanc bio avec un peu de son jus de boite, de l’huile d’olive, 2 gousses d’ail, du sel, du poivre, des herbes (fraiches ou séchées), le jus d’un citron, une grosse cuiller à soupe de miel, et au choix un peu de fromage frais.
Etape 2 : Eh ben non, il n’y a pas d’étape 2, c’est déjà fini.
Présenter la Trempette dans un joli ramequin avec de quoi tremper dedans (pain, rondelles de radis blanc ou noir, bâtonnets de carottes, etc.).

Et en collectivité, que pouvons-nous faire ?

Voilà une très bonne question. Car effectivement, tout ne repose pas que sur les épaules des individus, mais également sur la collectivité. En effet, les choses peuvent aussi changer dans les cantines par exemples. Sur ce sujet, nous vous recommandons les travaux réalisés par le collectif Un plus Bio et notamment son tout récent manuel pour les parents. La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme ou encore la Fédération d’agriculture biologique font également du bon boulot pour accompagner les cantines.

Notons ici que la loi Allain (vous savez, cette loi qui souhaite fixer un objectif de 40% d’alimentation durable – local, de qualité, de saison, etc.- dont 20% en bio dans toutes les cantines) vient d’être enfin définitivement adopté par l’Assemblée nationale ce jeudi 22 décembre 2016 (1). Reste plus qu’à suivre la bonne mise en œuvre de cette mesure, et de mettre en place les moyens qui vont avec.

Pour finir, nous nous attarderons un instant sur le Plan National Nutrition Santé, ou PNNS pour les intimes. Il s’agit en gros de la politique de santé publique de la France (dont est issue la campagne « 5 fruits et légumes par jour »). Celui-ci devrait être renouvelé courant 2017. Or, nous aimerions voir y intervenir un changement subtil mais significatif pour le climat : Il serait pertinent que les légumes secs (les lentilles, pois chiches, pois cassés, haricots et autres fèves) soient classés non plus dans la catégorie des féculents où elles se trouvent actuellement, mais dans la catégorie des protéines. En effet, les légumes secs, en complément des céréales, sont un parfait apport de protéines, au même titre que la viande par exemple. Or la viande étant un des plus gros postes d’émission de gaz à effet de serre, les préconisations de santé publiques devraient davantage encourager la consommation de protéines végétales (légumes secs, céréales complètes) et la diminution de la consommation de la viande.

Une telle mesure serait également meilleure pour la santé publique. En effet, un rapport de l’OMC d’octobre 2015 qui a fait grand bruit n’a fait que confirmer qu’une trop forte consommation de viande rouge en particulier augmente le risque de cancer. En outre, plusieurs pays ont récemment opéré ce changement dans leurs préconisations nutritionnelles officielles : la Grande Bretagne ou encore la Chine classent maintenant les légumes secs au même niveau que la viande. De plus, moins de viande permet de réorienter ses achats vers des viandes de meilleure qualité : françaises, paysannes, bio, etc.

Vous retrouverez également pas mal d’info sur tous ces sujets dans notre plaquette disponible gratuitement en ligne et à commander en version papier : Un coup de Fourchette pour le Climat.

Notes

(1) Après de nombreuses péripéties parlementaires, l’Assemblée nationale a finalement adopté le projet de loi Égalité et Citoyenneté, où la députée Brigitte Allain a fait introduire une section sur un « Égal accès à une alimentation saine et de qualité pour les citoyens sur les territoires » le jeudi 22 décembre 2016.

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