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Régionales : le train, maillon essentiel de la mobilité locale !

Dans le cadre des élections régionales qui se tiendront les 20 et 27 juin prochain, 8 Français sur 10 jugent prioritaire d’améliorer l’offre ferroviaire. Et bonne nouvelle, les Régions disposent effectivement de très nombreux leviers d’action pour développer et améliorer l’offre ferroviaire ! Tour d’horizon des principaux enjeux.

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Pourquoi le train est-il un maillon essentiel de la mobilité locale ?

Tout d’abord, le train est un des modes de transport les moins émetteurs de gaz à effet de serre (GES). En effet, à l’échelle nationale, le train transporte 11% des voyageurs et 9% des marchandises pour seulement 0,3% des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports[2]. Le constat est le même au niveau local, sur un trajet régional de 50km, le train (TER) émet 8 fois moins de GES que le même trajet en voiture individuelle thermique[3].

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Le train est aussi un véritable outil d’aménagement du territoire et un mode de transport en mesure de proposer une alternative efficace à la voiture individuelle aussi bien dans les zones denses que moins denses. En effet, on estime aujourd’hui qu’environ 70% des français habitent à moins de 5 km d’une gare ferroviaire[4]. Une distance facilement réalisable en vélo, avec ou sans assistance électrique.

Enfin, le transport ferroviaire est aussi pourvoyeur de nombreux emplois non délocalisables sur le territoire. Parmi les modes de transports favorisant la transition énergétique, le transport ferroviaire est ainsi le premier secteur créateur d’emplois directs[5]. Ces emplois concernent à la fois l’entretien et le développement des infrastructures et la construction de matériel roulant. De manière générale, la politique d’achat du groupe SNCF a aussi un très fort impact sur la création d’emplois. En 2019, cette politique représente environ 11 milliards d’€ d’achats réalisés dans toutes les régions de France soutenant ainsi 294 000 emplois[6].

Le train du quotidien, un moyen de transport largement sous exploité

Malgré le très fort potentiel du train pour répondre à la fois aux enjeux de mobilités, de transition écologique, d’aménagement du territoire mais aussi d’emplois, ce dernier demeure largement sous exploité et est même souvent menacé.

En effet, l’insuffisance des investissements dans l’entretien du réseau a entraîné depuis 2015 [7] la fermeture de plus 1100 km de lignes de desserte fine du territoire dites petites lignes. Aujourd’hui encore, 40% de ce réseau (environ 4000 km) est menacé de fermeture faute d’investissements massifs dans les prochaines années[8].

L’âge avancé du réseau de petites lignes (36,7 ans en moyenne) a aussi un impact direct sur l’exploitation des lignes. Le mauvais état des voies entraîne de nombreux ralentissements qui impactent la vitesse commerciale [d][e]des trains et pénalisent ces derniers par rapport à d’autres modes de transport comme la voiture. Ces petites lignes souffrent aussi d’une offre ferroviaire trop faible pour répondre aux besoins de déplacement tout au long de la journée.

Enfin, les déplacements intermodaux et notamment les déplacements vélo-train sont aussi très peu développés en France : 3% des déplacements contre 30% aux Pays-Bas; et la tarification du train demeure souvent insuffisamment attractive pour inciter à son utilisation.

Les Régions disposent de nombreux leviers d’action pour améliorer cette situation et accélérer le développement du train dans les territoires

Les Régions disposent de nombreux leviers pour développer l’offre de transport ferroviaire et renforcer l’intermodalité entre le train et les autres modes de transport comme le vélo par exemple.

En tant qu’autorité organisatrice du transport ferroviaire de voyageurs, les Régions sont responsables de la gestion les Trains Express Régionaux (TER), exploités essentiellement par la SNCF mais en cours d’ouverture à la concurrence[f][g]. Elles participent notamment au financement de l’achat de nouvelles rames, à l’aménagement et la modernisation des gares et la rénovation des voies ferrées régionales. Elles signent un contrat d’objectifs avec la SNCF, qui peut être un levier pour améliorer la qualité de service.

Depuis 2017, les Régions ont aussi repris progressivement la gestion de plusieurs lignes de Train d’Equilibre du Territoire (par exemple : Paris-Orléans-Tours, Nîmes-Clermont-Ferrand), leur permettant ainsi d’organiser une partie des déplacements ferroviaires interrégionaux.
A noter aussi que suite à l’adoption de la loi d’orientation des mobilités (LOM) en 2019, les Régions ont désormais la possibilité de se voir transférer la gestion de l’infrastructure de certaines lignes.

Les Régions ont aussi un rôle de planification de l’intermodalité du territoire. Organiser l’intermodalité signifie, via notamment le schéma régional de l’intermodalité (SRI), coordonner et s’assurer de la complémentarité à l’échelle des intercommunalités entre les différents modes de transport : transports en commun (TER, Intercités, autocars, transports en commun urbains), mobilités partagées (l’autopartage, le covoiturage), mais également le vélo. L’aménagement des gares est ainsi crucial pour développer l’intermodalité en permettant notamment aux habitants de passer du vélo au train pour réaliser leurs trajets quotidiens (stationnement en gare, emport des vélos dans les trains, etc.).

Enfin, grâce à leurs compétences économiques, les Régions disposent aussi d’un pouvoir important en matière de financement des infrastructures de transport, notamment via les Contrats de Performance Etat-Régions (CPER) qu’elles signent avec l’Etat. Ainsi, le choix des Régions d’accorder des subventions publiques à telle ou telle infrastructure peut avoir un impact sur le développement de transports durables.

Nos demandes pour accélérer le développement du train dans les territoires

Tout d’abord, il est indispensable de faciliter l’accès au train en proposant une tarification solidaire des transports ferroviaires.
Un meilleur accès au train doit aussi passer par une transformation des gares pour en faire de véritables pôles multimodaux avec notamment le développement de stationnements vélo sécurisés. En effet, dans une étude réalisée par l’Ademe sur les services vélo[9], il est estimé qu’en cas d’installation de consignes à vélo sécurisées, 12% des usagers de ces consignes sont aussi de nouveaux utilisateurs du TER. Le déploiement de consignes à vélo sécurisées est donc un excellent moyen pour remplir les trains.
Enfin, il est nécessaire de proposer une offre croissante d’embarquement des vélos dans les trains régionaux allant au-delà des capacités minimales d’emport définies par la LOM (8 vélos par train).

Les Régions doivent aussi améliorer l’offre de transport ferroviaire en s’engageant à maintenir toutes les lignes existantes et à renforcer l’offre via une amélioration de la fréquence et de la desserte.
En effet, comme expliqué précédemment, les lignes de desserte fine du territoire souffrent d’un manque de fréquentation en raison à la fois d’une vitesse commerciale trop faible – du fait notamment du manque d’entretien des voies – et d’un déficit de l’offre. Pourtant, cadencer l’offre permet à la fois d’augmenter la fréquentation et de diminuer le coût unitaire des trains.
Privilégier le train pour ses déplacements du quotidien suppose d’avoir confiance dans l’offre proposée et ce quel que soit le moment de la journée. Pourtant, l’offre de train est trop souvent concentrée aux heures dites « de pointe » alors que ces dernières n’englobent qu’une partie de la demande de transport. L’étude Normandiscopie a par exemple montré que seuls 30% des déplacements régionaux étaient réalisés aux heures de pointe[10].
De plus, dans le système ferroviaire, les coûts fixes[11] représentent 95% des coûts de l’infrastructure et l’essentiel des coûts d’exploitation. Renforcer l’offre de train permet donc de réduire le coût unitaire des trains sans augmenter trop fortement les coûts d’exploitation.

Enfin, les Régions ont aussi un rôle central à jouer dans le développement des Réseaux Express Régionaux Métropolitains (RER-M). A l’image du RER francilien, cette offre de train doit permettre d’aider les grandes agglomérations à sortir d’un « système tout voiture » à bout de souffle en offrant une offre de train très cadencée entre l’agglomération et sa périphérie.

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Références

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