Contrairement aux idées reçues, la transition écologique est globalement bonne pour l’emploi : suivant les scénarios, entre 150 000 et 500 000 emplois supplémentaire sont attendus d’ici à 2030. Accompagnement des reconversions d’activité économique et des salariés, mobilisation pour développer les filières de la transition : les initiatives se multiplient pour rendre possible les mutations nécessaires. Des expériences à suivre, à l’heure où les COP régionales se déploient dans le cadre de la planification écologique. C’est pourquoi, le Réseau Action Climat publie une étude qui s’appuie sur 30 retours d’expériences, issus de 15 territoires, pour mettre en valeur les initiatives existantes, qui gagneraient à être massivement déployées.

Une forte mobilisation locale pour les filières de la transition écologique

Bâtiment, énergies, mobilités… : la transition écologique implique le déploiement des emplois situés en “première ligne” des mutations, dans des secteurs parfois peu attractifs. Actuellement, on estime les prévisions de création d’emplois à plus de 200 000 dans le secteur du bâtiment, plus de 100 000 dans les énergies renouvelables, ainsi que dans le transport urbain de voyageurs et le ferroviaire. Les activités liées au vélo ou à l’économie circulaire permettent également d’envisager plusieurs centaines de milliers de nouveaux emplois. 

La mobilisation des acteurs locaux est essentielle pour passer du potentiel au réel ! Cela passe d’abord par l’identification des besoins du territoire en emplois et compétences, à partir des objectifs de planification écologique. Il s’agit ensuite de partager ces besoins avec les acteurs de l’emploi, du travail et de la formation, pour en faire un défi collectif, à l’échelle de la Région ou du bassin d’emploi. C’est un défi que des territoires pionniers ont relevé : l’étude porte la focale sur ces expériences réussies.

L’accompagnement des restructurations dans les secteurs les plus émetteurs

Les secteurs fortement émetteurs ou s’appuyant sur l’usage des énergies fossiles sont amenés à se restructurer. De nouveaux processus industriels sont attendus dans la sidérurgie, par exemple. Dans ces secteurs, des acteurs locaux s’organisent avec les industriels pour inventer les parcours de formation nécessaires.

Dans certains secteurs, la décarbonation de l’économie implique une diminution du volume d’emplois : c’est le cas de l’automobile ou du secteur pétrolier. La transition écologique doit alors s’anticiper et s’engager de manière juste, en ne laissant personne de côté. 

La transition se joue à trois niveaux : 

• Dans les entreprises, un dialogue social doit être mis en place avec l’ensemble des parties prenantes
• Pour les salariés, cela passe par exemple par la mise en place de formations adaptées aux nouveaux modes de production ou aux compétences nouvelles mobilisées, ou l’anticipation d’une transition professionnelle 
• Pour les territoires, il s’agit d’accompagner le tissu économique dans ces mutations. Renforcer la résilience est un enjeu clé, et passe par un soutien aux projets à potentiel d’emploi et de développement local.

En matière d’emploi, la transition écologique est donc synonyme de mutations fortes. Certains secteurs connaissent et vont connaître des dynamiques de reconversion structurelles. Dans d’autres, les acteurs se mobilisent pour créer les emplois et rendre disponibles les compétences nécessaires à la transition énergétique. 

Dans tous les cas, c’est un défi, dont les enjeux se dessinent de manière différente suivant les réalités régionales et locales. L’échelon territorial est un espace essentiel pour l’action. En région ou localement, la multiplicité des initiatives existantes vise à inspirer les porteurs de solutions : une transition écologique juste des emplois est possible, partout en France.

Territoires et emploi en transition écologique

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