Mieux manger, pour le climat et notre santé
Dans le cadre des États généraux de l’alimentation, une réflexion est entamée sur les enjeux liés à notre assiette. Des efforts devront être fait sur notre alimentation si nous voulons préserver le climat. Bonne nouvelle : de récents résultats scientifiques confirment qu’un régime bon pour le climat est également bon pour notre santé.
Qu’est-ce qu’une alimentation bonne pour le climat ?
Dans le cadre de ses engagements internationaux, la France devra au minimum diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre de son secteur agricole d’ici à 2050. Cet objectif pourra être atteint si une évolution profonde de notre système agricole vers une agriculture réellement écologique et paysanne est opérée et que nos habitudes alimentaires évoluent. En effet, via nos achats, nous pouvons soutenir les filières alimentaires les plus vertueuses et compatibles avec la transition écologique. De plus, nos choix alimentaires peuvent aussi avoir un impact à l’international : exclure l’huile de palme permet de lutter contre la déforestation, bannir la consommation de viande industrielle évite les importations de soja transgénique et lutte contre la déforestation et l’accaparement des terres, etc.
Un mangeur souhaitant diminuer son impact sur le climat pourra en particulier :
- Diminuer sa consommation de produits animaux, et surtout de ruminants (viande de boeufs et lait de vache) tout en privilégiant des achats de viande de qualité (des élevages à l’herbe, AOP, bio)
- Éviter à tout prix le gaspillage alimentaire, manger moins, moins gras et moins sucré
- Privilégier les aliments de saison, les moins emballés et les moins transformés
- Consommer des produits issus des filières de qualité, en particulier bio, AOP, etc.
- Favoriser des systèmes de distribution locaux les plus optimisés possible afin d’éviter les trajets motorisés individuels (amap, magasins collectifs de producteurs, marchés, etc.)
Pourquoi cette alimentation est-elle également bonne pour la santé ?
La bonne nouvelle, c’est qu’une alimentation bonne pour l’environnement et pour le climat est également une alimentation bonne pour notre santé. En octobre 2015, l’Organisation mondiale de la santé avait fait grand bruit en concluant un long travail d’analyse des derniers résultats scientifiques à travers le monde qu’une trop grande consommation de viande rouge était nocive pour la santé. Plus récemment, en 2016 et 2017, plusieurs articles scientifiques issus de la grande étude NutriNet Santé établi un lien fort entre consommation de produits bio et meilleure santé. Notamment, le dernier article en date (Baudry J et.al., juillet 2017, European Journal of nutrition) montre qu’une consommation importante de produits bio est associé à une moindre probabilité de facteurs de risques cardiovasculaires. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ne s’y ai pas trompé. Pour la première fois, en janvier 2017, l’agence publique, dans son rapport remis au ministère de la santé, corroboré par le Haut Conseil à la Santé publique (HCSP) dans son avis transmis en mars 2017, recommande des indicateurs nutritionnels favorisant une diminution de la consommation de viande rouge, une augmentation du recours aux produits les moins exposés aux pesticides (par exemple les produits bio) ou encore une consommation plus importante de légumes secs (lentilles, pois chiches, pois cassés, etc.).
Et maintenant ?
Il est temps que ces nombreux résultats scientifiques soient concrétisés dans les politiques publiques. Nous attendons du ministre de la santé qu’il fasse courageusement la promotion d’une alimentation bonne pour la santé dans ses campagnes de communication. Le nouveau Plan national nutrition santé (PNNS) devra être édité en cette fin d’année 2017. Il déterminera la communication officielle en matière de nutrition vers le grand public, les écoles, les centres sociaux, etc. Ce PNNS devra être clair, ambitieux et doté d’un budget conséquent. Il devra sans détour encourager à une consommation d’aliments biologiques, à une réduction de la consommation de viande et à une augmentation de la consommation de légumes secs et de céréales complètes.
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