Europe

L’Europe face à la précarité énergétique, la France attendue

Alors que la hausse des prix de l'énergie menace de nombreux ménages précaires, la France, nouvellement présidente du Conseil de l'Union européenne, est attendue pour faire avancer les négociations du Green Deal européen en direction d'une transition écologique et juste.

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Aujourd’hui et jusqu’à samedi, les ministres de l’environnement et de l’énergie européens se réunissent à Amiens pour discuter, notamment, de la transition juste. Alors que la flambée des prix de l’énergie en Europe risque de faire basculer 80 millions d’Européens dans la précarité énergétique, cette rencontre est l’occasion pour la Présidence française du Conseil de l’Union européenne d’accélérer les négociations sur des réformes essentielles du Green Deal européen. Seule solution permettant de rompre avec notre dépendance aux énergies fossiles, principale cause de la hausse des prix de l’énergie, et de trouver des alternatives au marché carbone pour les carburants et le chauffage. 

Accélérer la transition énergétique devrait être une priorité de la PFUE

Le Réseau Action Climat demande à la France d’accélérer les négociations sur la Directive efficacité énergétique, la Directive performance énergétique du bâtiment et la Directive énergies renouvelables. L’Europe doit baisser sa consommation d’énergie de 45 % d’ici à 2030 et tripler le rythme annuel de rénovations performantes des bâtiments afin d’éradiquer les passoires thermiques. Cet objectif doit être contraignant pour tous les État-membres. Cela va de pair avec l’accélération du déploiement des énergies renouvelables. Plutôt que de favoriser la labellisation du gaz fossile et du nucléaire comme « énergie de transition », la France devrait se battre pour que l’Europe atteigne au moins 50 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique en 2030. Bien qu’elle ne soit pas exemplaire, en étant le seul pays européen à ne pas remplir ses objectifs en la matière, elle ne doit pas ralentir la transition énergétique en Europe.

La France doit trouver une porte de sortie pour le marché carbone sur les carburants et le chauffage

Autre sujet brûlant au menu des ministres : la proposition de créer un marché carbone pour le chauffage et les carburants, qui viendrait surenchérir de 275 euros en moyenne la facture payée par les ménages à la pompe ou lorsqu’ils se chauffent au gaz ou au fioul à travers un prix du CO2 volatile. Sans garantie de gains climatiques, ce marché carbone risque d’aggraver la précarité énergétique en Europe. Le prix du CO2 devrait être mis en place seulement lorsque les Européens auront pleinement accès à des alternatives à faible émission pour se chauffer et se déplacer, c’est-à-dire après 2030.

A la place de ce marché carbone, le Réseau Action Climat estime que l’Union européenne devrait fixer des standards de performances énergétiques de hauts niveaux et accompagner les Européens dans leur transition énergétique grâce à des financements dédiés. Pour cela, le Fonds social pour le climat proposé par le Commission, devrait être transformé en un vrai outil d’investissement dans la rénovation des logements des ménages modestes et dans l’accès à des alternatives aux véhicules essence et diesel, en particulier en milieu rural.

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