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Le train capable de remplacer l’avion sur les lignes aériennes intérieures en France

Alors que débute au Sénat l’examen du Projet de Loi Climat et de l’article 36 sur la fermeture des lignes aériennes intérieures en cas d'alternative en train de moins de 2h30, le Réseau Action Climat publie une étude montrant que la proposition initiale de la CCC de supprimer les vols en cas d’alternative en moins de 4h est possible.

Illustration Communiqué de presse Rappo

Lors des débats à l’Assemblée nationale sur le Projet de Loi Climat, le Gouvernement a justifié son refus de reprendre la proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat du fait de la faible performance du train au-delà de 2h30. La Ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, conforté par le Ministre des Transports, a notamment déclaré ne pas souhaiter “mettre en difficulté les territoires enclavés, accessibles uniquement en avion ». Le Réseau Action Climat, avec l’appui technique du bureau d’études Egis Rail, a examiné le bien-fondé de cette affirmation en passant au crible la performance du train vis-à-vis de l’avion sur les trajets métropolitains.

Passage à 4h : un gain climatique maximisé sans impact négatif pour les usagers

L’élargissement du champ de la fermeture des lignes de 2h30 à 4h permettrait de multiplier par 3 le bénéfice climatique de la mesure, avec une réduction des émissions de CO2 issues des vols métropolitains de 33,2% contre 11,2%. Sur ces liaisons, le temps de trajet total est moindre ou très proche de celui de l’avion (moins de 40 minutes de différence), et le coût n’est pas plus élevé. Les gains de confort et de temps de trajet “utile” sont également maximisés avec l’usage du train. 

Le train est en capacité d’absorber les voyageurs aériens

Les résultats de l’étude démontrent que l’ensemble des voyageurs aériens des 23 lignes pour lesquelles il existe une alternative en train en moins de 4h pourrait être reporté sur le train, tant à l’échelle de la journée entière qu’en heure de pointe.

L’absorption du trafic aérien journalier est ainsi possible sans aucune modification de l’offre ferroviaire pour 21 des 23 lignes.Pour les lignes Paris-Biarritz et Lyon-Rennes, il suffirait de proposer des trains de plus grande capacité (type TGV Duplex double rames) pour absorber la clientèle aérienne. La fermeture de ces lignes aériennes ne justifie donc aucun investissement supplémentaire sur le réseau.

Il est également possible d’aller au-delà des 4 heures en adaptant l’offre en heure de pointe via l’ajout de créneaux horaires très tôt le matin, le développement de trains de nuit, ou encore l’amélioration ponctuelle de la performance du réseau.

L’urgence climatique requiert une diminution rapide et réelle de l’impact du transport aérien sur le climat. Le Réseau Action Climat appelle donc les sénateurs, les députés et le Gouvernement à mettre en œuvre dès à présent la proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat, et à travailler à un élargissement progressif de la fermeture des lignes aériennes au-delà de 4h. Le Réseau Action Climat recommande également aux opérateurs ferroviaires et aériens de généraliser l’offre combinée “Train + Air” afin de faciliter les voyages en correspondance.

Rapport : Le train peut-il absorber les voyageurs des lignes aériennes intérieures en France ?
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