Le rêve du “monde d’après” ne doit pas céder la place à la politique écologique des petits pas

Les ONG du Réseau Action Climat souhaitent alerter sur le manque d’ambition climatique des financements présentés et plus globalement sur l’absence de changements structurels.

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Entre la publication du Plan de relance, le 3 septembre et la publication du projet de loi de finances 2021 fin septembre, qui précédera la présentation du projet de loi Convention Citoyenne pour le Climat, les ONG du Réseau Action Climat souhaitent alerter sur le manque d’ambition climatique des financements présentés et plus globalement sur l’absence de changements structurels.

Alors qu’il y avait un rêve collectif de rupture écologique au moment du confinement, les intérêts économiques à l’origine de la destruction de la planète ont de nouveau repris le dessus.

Cependant, investis de la bonne façon, dans les bons secteurs et sans financer de projets nuisibles au climat, les 30 milliards d’euros du Plan de relance fléchés vers la transition écologique pourraient donner un véritable coup d’accélérateur à la transition écologique. Malheureusement, l’analyse nous permet de repérer aussi des investissements qui ne contribuent pas à la transition écologique ou qui lui sont incompatibles, voire nuisibles (technologies ou projets incompatibles avec les principes de la transition écologique : nucléaire, agriculture de précision, hydrogène non-renouvelable, 5G, etc.).

En outre, sur les investissements compatibles avec la transition écologique, plusieurs freins limitent leur potentiel :

  • Le bornage à deux ans des aides pour la transition, ce qui ne permettra pas à ces filières d’avenir de s’implanter de manière pérenne.
  • Le sous-calibrage de certaines lignes budgétaires qui ne permettront pas d’atteindre les objectifs affichés (1 milliard d’euros par an supplémentaires sur la rénovation des logements privés ne permettra probablement ni d’augmenter la performance des rénovations, ni de diminuer le reste à charge pour les ménages les plus modestes).
  • La question de l’additionnalité de certains financements laissée en suspens : est-ce que la totalité des 4,7 milliards d’euros pour le ferroviaire représente des crédits additionnels ?
  • Les aides aux entreprises, sans aucune condition écologique et sociale, qui continuent d’alimenter des secteurs incompatibles avec les limites planétaires (notamment la baisse des impôts de production).
Le dossier de presse

Mener une politique écologique, sociale et économique cohérente avec nos objectifs climatiques n’est pas compatible avec un soutien inconditionnel aux entreprises qui aggravent le dérèglement climatique. Il ne s’agit pas d’un Plan de relance “vert de rupture” qui permet de faire le saut nécessaire vers un nouveau système de production et de consommation plus résilient.

Le Réseau Action Climat et ses associations membres en appellent aux Parlementaires pour augmenter l’ambition et la cohérence du Plan de relance et rendre le budget global de la France pour 2021 plus vert et plus juste. Adopter juste avant les débats du projet de loi CCC un Plan de relance sans ambition climatique serait un très mauvais signe pour l’accélération nécessaire de la transition écologique.

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