Alimentation

L’agroécologie, solution de résilience du secteur agricole face aux chocs climatiques et économiques

Sécheresses et vagues de chaleur inédites, affolement des prix de l’énergie ou des engrais azotés… autant d’épreuves pour le monde agricole qui vont malheureusement devenir la norme.

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Pourtant, certains modèles agricoles s’en sortent mieux que d’autres, les fermes durables, autonomes et économes sont nettement moins ébranlées par les crises économiques et climatiques. Le Réseau Action Climat et le Réseau CIVAM publient un état des lieux sur les capacités indiscutables de résilience de l’agroécologie et sur la nécessité de changer de modèle.

Un changement climatique aux impacts grandissants sur lequel se superposent des crises économiques à répétition

Vagues de chaleurs, sécheresse, variabilité des précipitations, les pertes de récoltes ont triplé en Europe au cours des 50 dernières années et continueront d’augmenter, mettant en péril les moyens de production des agriculteurs. Fin mai 2023, quatre États européens, dont la France, alertaient la Commission européenne sur la viabilité “sérieusement compromise” des élevages, et demandaient une aide de crise à l’Europe face à la sécheresse[1]. A cette situation s’ajoute la dépendance aux cours mondiaux fluctuants ainsi qu’aux importations (par exemple pour l’alimentation animale, l’énergie ou les engrais de synthèse, les prix ont augmenté de 40,1% entre 2020 et 2023). Le modèle actuel spécialisé, mécanisé et endetté, ne résiste plus aux chocs.

L’agroécologie, la clé de la résilience

Après une large revue des publications scientifiques existantes, le constat est clair : les modèles agricoles les plus durables, en particulier l’agroécologie et l’agriculture biologique, sont les plus résistants et résilients face aux bouleversements à venir, notamment climatiques et économiques. En effet, l’agroécologie permet une sobriété dans les usages en économisant des engrais, de l’énergie mais aussi des ressources naturelles comme l’eau ou le recours à l’alimentation importée pour les élevages, tout en améliorant la qualité de la matière organique des sols, et donc leur productivité dans le temps. En outre, l’approche systémique de l’agroécologie engendre de nombreux co-bénéfices sociaux et économiques, en favorisant des exploitations dont les sources de revenus sont plus stables et moins dépendantes des cours internationaux et des fluctuations économiques.

Ainsi, l’agroécologie est la voie la plus à même de contrer les menaces que constituent ces crises et de garantir la souveraineté alimentaire de la France.

L’urgence de généraliser l’agroécologie pour améliorer la résilience de la souveraineté alimentaire de la France 

Face à ce constat, les pouvoirs publics doivent massivement soutenir l’agroécologie et mieux accompagner les agriculteurs dans cette transition. Ils doivent également définitivement arrêter de promouvoir le modèle de production intensif. Pour ce faire, il est en particulier nécessaire de mieux orienter les aides publiques afin de réunir, pour tous les agriculteurs, les conditions d’une transition, en s’adaptant à leurs difficultés.

[1] https://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-9693-2023-INIT/en/pdf

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