La position du Réseau Action Climat sur l’hydrogène
La position du Réseau Action Climat – France sur l’hydrogène n’a pas vocation à être prescriptive des technologies, ce qui serait de toute façon bien hasardeux et présomptueux.
Notre choix se base donc sur les priorités suivantes :
- Ouvrir la voie et accélérer les scénarios compatibles avec un réchauffement global de 1,5°C au plus.
- Rendre possible et faciliter la mise en œuvre d’un système énergétique à 100 % d’énergies renouvelables en France, en Europe et dans le Monde
- Prendre en compte les Objectifs du Développement Durable (ODD) et le respect des droits humains dans cette transition, qui tentera notamment d’utiliser si possible les infrastructures existantes, ou encore de favoriser la création d’emplois
En résumé
L’hydrogène est présenté comme l’une des solutions pour verdir notre économie. C’est vrai, mais seulement si sa production et ses usages sont radicalement transformés.
En effet, la production d’hydrogène, réalisée actuellement principalement à partir d’énergies fossiles, est responsable de 2 à 3 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
De plus, l’hydrogène est utilisé aujourd’hui surtout comme un produit de base pour le raffinage pétrolier et la production d’engrais de synthèse, des activités également à l’origine d’importantes émissions de gaz à effet de serre.
L’hydrogène sera « vert » s’il est produit par électrolyse à partir d’électricité d’origine renouvelable. Les capacités de production d’hydrogène dans de bonnes conditions environnementales étant limitées, les usages doivent donc être réservés à des process ou fonctions pour lesquels d’autres vecteurs (moyens pour transporter de l’énergie) ne sont pas adaptés.
C’est pourquoi il est pertinent de réserver l’usage de l’hydrogène en priorité à court terme :
– À des process industriels nécessitant des températures élevées comme la métallurgie, la sidérurgie, la céramique, le verre et certaines chimies
– Aux transports lourds tels les poids lourds, le secteur maritime, le transport ferroviaire sur les lignes pour lesquelles l’électrification présente des difficultés techniques ou ne serait pas rentable ou les véhicules utilitaires légers à usage professionnel nécessitant une grande autonomie et/ou une forte disponibilité.
Si l’avion à hydrogène est souvent mis en avant comme solution pour décarboner l’aviation, les projections les plus optimistes envisagent le premier avion de ligne volant à l’hydrogène pour 2035 et cette option sera très probablement limitée aux courts et moyens courrier.
L’hydrogène permet par ailleurs de valoriser les excédents d’électricité renouvelable sur des durées longues, soit directement via un stockage dans des réservoirs adaptés, soit combiné à du CO2 pour produire du méthane de synthèse.
Enfin, les infrastructures de transport d’hydrogène doivent miser avant tout sur la proximité en construisant les électrolyseurs proches des lieux de consommation.
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