Europe : lutter contre les changements climatiques est un impératif économique social et sanitaire
Un consortium de 14 associations européennes publie une analyse économique inédite : dans chaque Etat membre sans exception, accélérer les efforts contre le réchauffement climatique d’ici 2030 générerait des co-bénéfices énormes pour la santé, les emplois, et l’économie.
Des co-bénéfices significatifs pour la santé et l’emploi
L’étude “Pourquoi accélérer la transition écologique génère des co-bénéfices socioéconomiques” s’appuie sur des modélisations économiques de ClimAct. La conclusion est sans appel : dans chacun des 27 Etats membres de l’UE – les retombées positives des politiques climatiques visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C dépassent largement les coûts de ces mêmes politiques. Plus précisément même, s’aligner sur une trajectoire 1,5°C – en renforçant l’objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de l’UE à -65% – représente l’option la moins coûteuse et permettrait à l’Europe d’économiser un trillion d’euros d’ici 2030.
Selon l’étude, la France fait d’ailleurs partie des pays européens avec le plus à gagner sur le plan économique – près de 145 milliards d’euros de co-bénéfices d’ici 2030 – à mettre en oeuvre une politique climat alignée sur un scénario 1,5°C, et à accélérer ses efforts pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’efficacité énergétique et la sobriété. Selon l’étude, cela représenterait :
- 26 milliards EUR économisés dans le secteur de la santé
- près de 3000 décès prématurés évités chaque année à cause de la pollution de l’air 24,7 milliards EUR de ressources (minières, énergétiques, matériaux) économisées
- 21 milliards EUR d’économie sur l’importation d’énergies fossiles et les investissements dans les infrastructures fossiles.
- 240 000 emplois créés
L’inaction climatique a un coût
A l’inverse, l’inaction climatique a un coût. En effet, en cas de stagnation des politiques climat, ou pire, de régression, l’économie française pâtirait fortement : l’étude estime la perte économique à 705 milliards EUR d’ici 2100 avec la tendance actuelle, et jusqu’à 4000 milliards EUR en cas de régression des politiques publiques. Cette tendance se vérifie dans tous les Etats membres, et souligne bien les dangers et pertes économiques à prévoir en cas de statu quo ou ralentissement de la mise en place et mise en œuvre de politiques environnementales à l’échelle européenne.
Une urgence : renforcer le plan climat-énergie des pays européens
A l’heure où les Etats membres de l’UE, y compris la France, doivent soumettre à la commission européenne leur plan national climat-énergie renforcé et que le compte n’y est pas, ce rapport rappelle que la lutte contre la crise climatique n’est plus seulement un impératif moral mais également un impératif économique.
En effet, les objectifs, politiques nationales et mesures proposées par les Etats ne sont pas suffisantes pour respecter les objectifs européens sur le climat. Dans ses recommandations, la Commission européenne interpelle notamment la France sur l’absence d’objectif de développement des énergies renouvelables pour 2030. En effet, l’objectif est même supprimé par l’avant-projet de loi pour la souveraineté énergétique qui sera bientôt présenté en Conseil des Ministres et ne figure pas non plus dans les documents transmis à la Commission en novembre dernier. La France est également appelée à renforcer son objectif d’émissions brut de gaz à effet de serre pour respecter pleinement ses engagements européens.
L’année 2024 sera une année de vérité pour la politique climatique de la France : la version finale du plan climat-énergie français doit être cohérent et alignée avec les objectifs européens, adossé à une stratégie de financement robuste et pluriannuelle et une trajectoire claire pour créer les emplois et compétences, traduit dans chaque région par une feuille de route et des moyens suffisants.
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