COP23, jour 3 : la question de l’agriculture dans les négociations
Les changements climatiques menacent l'agriculture et notre alimentation. Quelle place occupent les enjeux de justice climatique dans les négociations à la COP23 ? CARE France, WECF, le CCFD - Terre Solidaire et le Secours Catholique apportent leur décryptage.
La vidéo du jour
EPISODE 3 : Nourrir la Planète
Aujourd'hui à la #COP23, Vincent Verzat – Partager C'est Sympa aborde la question de l'agriculture et de l'alimentation des les négociations. Notre décryptage #KezaCOP, avec CCFD-Terre Solidaire et le Secours Catholique – Caritas France, c'est ici : https://reseauactionclimat.org/dossiers/cop23-kezacop-jour3/
Publié par Réseau Action Climat sur mercredi 8 novembre 2017
Le « Fossile du jour »
Fait rarissime, le fossile du jour est attribué à la France pour avoir reporté dans le temps son objectif de réduction de la part du nucléaire dans son mix énergétique. La France envoie ainsi un mauvais signal sur sa capacité à atteindre ses objectifs de transition énergétique et à s’orienter dès maintenant vers un futur 100 % renouvelable.
Jusqu’à présent, la France s’est démarquée très positivement sur la scène internationale. Elle a aidé à construire l’accord de Paris lors de la COP21 et a depuis oeuvré à l’atteinte de résultats ambitieux lors des Conférences de l’ONU sur le climat (CCNUCC). Félicitations pour cela, il faut continuer sur cette ligne !
Mais être très ambitieux dans les réunions internationales ne suffit pas. « Make our Planet Great Again » exige également d’être cohérent dans les politiques nationales. Renoncer à des engagements déjà convenus n’est pas acceptable, lorsqu’on veut être le gardien de l’accord de Paris.
Hier, Nicolas Hulot a annoncé que la France n’allait pas respecter l’objectif de réduction de 75 % à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique à l’horizon 2025, retardant ainsi cette ambition de 5 à 10 ans. Cet objectif avait été fixé par la Loi de Transition énergétique, adoptée juste avant la COP21, après trois ans de concertation avec la société civile. Avant son élection, Emmanuel Macron avait d’ailleurs promis de respecter et de mettre en œuvre cette transition énergétique.
Mais au lieu d’appliquer cette loi, en développant des mesures en faveur de l’efficacité énergétique et en accélérant le déploiement des énergies renouvelables – pour lesquelles la France n’atteindra d’ailleurs pas l’objectif fixé pour 2020 – le débat national va maintenant se focaliser sur QUAND sera réduite la part du nucléaire. En réalité, il est nécessaire de se concentrer sur COMMENT accélérer la transition MAINTENANT.
Dans ce contexte d’urgence, cette décision envoie un signal négatif tant à l’échelle européenne qu’internationale : elle semble signifier qu’un plan de transition énergétique inscrit dans la loi, qui vise à diversifier les sources d’énergie en allant vers davantage de renouvelables, peut être changé du jour au lendemain sans aucun dialogue. Elle entretient également l’idée selon laquelle un pays qui s’appuie principalement sur une seule source d’énergie peut traîner pour mettre en oeuvre sa transition aujourd’hui, avant 2020 et d’ici à 2030.
La semaine prochaine, Emmanuel Macron doit tenir un discours devant la CCNUCC. Il ne doit pas rater l’occasion de montrer un vrai leadership, en faisant preuve d’ambition à l’échelle internationale ET à travers une politique nationale audacieuse.