Convention Citoyenne pour le Climat – Déjà 7 propositions retoquées !
Les premières réponses d’Emmanuel Macron à la Convention Citoyenne pour le Climat étaient très attendues. Son discours a pourtant pointé davantage de mesures retoquées que de propositions retenues.
Après la vague verte des élections municipales, qui a rendu encore plus palpable l’attente par les Français d’une accélération de la transition écologique, les premières réponses d’Emmanuel Macron à la Convention Citoyenne pour le Climat étaient très attendues. Son discours a pourtant pointé davantage de mesures retoquées que de propositions retenues. Le virage écologique et social annoncé, mais déjà amputé, devra attendre la rentrée alors qu’un projet de loi de finances rectificative est actuellement en débat au Parlement et aurait pu intégrer les premières dispositions.
Parmi les mesures “filtrées”, et donc non retenues par Emmanuel Macron, figurent :
- La modification du préambule de la Constitution.
- L’intégration du crime d’écocide dans le droit national dans la rédaction proposées par la Convention citoyenne pour le climat.
- La baisse de la limitation de vitesse sur l’autoroute.
Par ailleurs, parmi les marqueurs identifiés par le Réseau Action Climat au sein des propositions de la Convention, pour leur caractère structurant en termes de baisse des émissions de gaz à effet de serre et de justice sociale, d’autres mesures sont également remises en cause par le chef de l’Etat :
- La suppression des vols intérieurs là où existe une alternative en train de moins de 4 heures en train n’est pas retenue. E. Macron en reste aux annonces déjà faites sur des trajets de moins de 2h30, s’appuyant sur l’enjeu du désenclavement.
- L’obligation de rénovation globale des logements, que la Convention propose dès 2024 pour les maisons individuelles, est remplacée par une hausse des investissements et un accompagnement des locataires et des propriétaires.
- La non-ratification du CETA et sa renégociation ne sont pas à l’ordre du jour. Emmanuel Macron propose uniquement de continuer à l’évaluer.
- La participation à l’effort de financement collectif de la transition écologique, à hauteur de 4 % du montant des dividendes versés par les entreprises qui distribuent plus de 10 M€ de dividendes annuels. E. Macron justifie ce rejet par la crainte de moins attirer les capitaux.
Ces mesures étaient pourtant plébiscitées par les Français.es.
S’il s’est exprimé sur des mesures rejetées, il a également mis en avant quelques mesures qu’il annonce vouloir reprendre comme le développement de la production de protéines végétales pour en réduire les importations, des aides renforcées pour acheter des véhicules propres ou l’arrêt de la construction de nouvelles zones commerciales en périphérie des villes.
Il a donné rendez-vous pour une prochaine étape avec des mesures réglementaires qui seront décidées dans le prochain conseil de défense écologique de fin juillet, puis à la rentrée avec le plan de relance et un potentiel projet de loi pour des mesures d’ordre législatif de la Convention.
Emmanuel Macron manque donc l’occasion de donner les premiers gages d’un virage écologique et social, avec des dispositifs dans le projet de loi de finances rectificative actuellement en débat à l’Assemblée nationale.
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