Urgence climatique

Climat : l’été de tous les records

Le GIEC l’avait clairement expliqué dans son dernier rapport, l’été 2022 l’a sombrement illustré : le changement climatique a déjà des conséquences observables, avec des effets néfastes sur les populations et la nature dans toutes les régions du monde.

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La France a connu son mois de juillet le plus sec depuis le début des relevés de Météo France en 1959, des sécheresses historiques ont également frappé la corne de l’Afrique ou encore la Chine, des inondations au Pakistan ont contraint 50 millions de personnes à se déplacer, des incendies ont détruit des dizaines de milliers d’hectares en Europe, comme en Amazonie ou en Californie… Cette funeste accumulation d’événements – causés ou a minima rendus beaucoup plus probables par le changement climatique – semble interminable. Espérons qu’elle aura au moins l’effet de déclencher une plus large prise de conscience de l’urgence à agir.

Se préparer à des étés bien plus chauds

Agir, d’une part, pour s’adapter à ces nouvelles conditions climatiques. Car un été comme celui de 2022, aujourd’hui considéré comme exceptionnel, deviendra la norme à partir d’un certain niveau de réchauffement. Il faut s’attendre à des vagues bien plus chaudes dans les années à venir, avec des seuils approchant les 50°C en France. Des solutions efficaces existent pour limiter les impacts de la chaleur : par exemple rénover massivement les bâtiments, transformer et végétaliser les villes, réduire les surfaces bétonnées, adapter la gestion du risque d’incendies… Le déploiement de ces mesures prendra du temps, c’est pourquoi il faut les mettre en œuvre immédiatement, en prenant en compte les inégalités sociales, exacerbées par ces épisodes extrêmes.

Réduire nos émissions pour limiter les dégâts

Il est d’autre part indispensable de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Nous sommes aujourd’hui à +1,1°C de réchauffement (par rapport à la fin du XIXe siècle), et chaque fraction de degré supplémentaire entraînera des conséquences bien plus graves. Le discours fataliste parfois avancé “Il est trop tard” n’a pas de sens : il est certes trop tard pour empêcher certaines répercussions, mais chaque dixième de degré de réchauffement évité nous permettra d’envisager un monde plus vivable.

Des solutions existent dans tous les secteurs pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre selon le GIEC. Son dernier rapport pointe notamment l’urgence à sortir des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) et l’importance d’une transformation structurelle de notre société pour consommer moins d’énergie et de ressources, entre autres au travers de politiques de sobriété.

Il n’est pas possible de faire baisser la température, mais il faut tout faire pour limiter sa hausse, tout en s’adaptant le mieux possible à ces nouvelles conditions climatiques. Le GIEC l’a montré : nous avons tous les leviers à disposition. Charge aux pouvoirs publics de les actionner afin d’éviter que les étés ne deviennent bien pire que cet épisode record de 2022.

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