Alimentation et climat : la mauvaise note des supermarchés
Le Réseau Action Climat publie une étude sur le rôle des supermarchés dans la transition vers une alimentation durable, en s'appuyant sur la notation des 8 principales enseignes en France : Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, E. Leclerc, Lidl, Monoprix et Super U. Résultat : Toutes les enseignes sont (très) loin du compte.
Les supermarchés, obstacles à une alimentation durable
Notre alimentation actuelle impacte l’environnement et contribue à la crise climatique en produisant 24 % de nos émissions de gaz à effet de serre, les deux tiers provenant de notre consommation de produits d’origine animale, en particulier de viande et de produits laitiers. Elle contribue aussi à la progression des maladies chroniques comme le diabète, l’obésité et certains cancers : il est donc urgent de la faire évoluer. En France, 70 % des achats alimentaires sont réalisés en grande surface. Notre capacité à avoir une alimentation durable dépend donc fortement des pratiques des enseignes.
Or, dans l’étude réalisée par le Réseau Action Climat, toutes les enseignes ont une note inférieure à 10/20. Aucun supermarché ne permet donc aux consommateurs d’avoir une alimentation durable car chaque enseigne :
- Multiplie les publicités et les promotions incitant à acheter de la viande et des produits laitiers, en contradiction avec les recommandations de santé publique.
- Propose en immense majorité de la viande et des produits laitiers industriels, au détriment des produits plus durables (moins de 10 % de viande bio en rayon).
- Ne facilite pas assez la transition vers une alimentation plus végétale : 92 % des plats préparés contiennent de la viande ou du poisson.
Un blocage qui s’explique aussi par l’inaction coupable des pouvoirs publics
Cette étude démontre aussi l’importante responsabilité des pouvoirs publics. Le cadre réglementaire actuel est défaillant puisqu’il autorise les supermarchés à faire la promotion de produits nocifs pour la santé et pour la planète, à faire des marges excessives sur les produits durables et à ne pas fournir une juste rémunération aux agriculteurs. Plus largement, l’action des pouvoirs publics en matière d’alimentation est insuffisante et parfois contraire aux enjeux de la transition : manque de soutien public aux élevages durables, timidité des campagnes de promotion d’une alimentation plus végétale, absence d’information sur les impacts environnementaux des produits alimentaires, etc.
L’urgence de politiques publiques ambitieuses pour rendre notre alimentation durable
Les Français sont prêts et attendent ces changements : 80 % souhaitent consommer de façon plus responsable, et 76 % sont prêts à manger moins de viande. Le Réseau Action Climat appelle donc les pouvoirs publics à :
- Rendre obligatoire un étiquetage des produits alimentaires qui indique les impacts environnementaux et le mode d’élevage.
- Interdire la publicité et le marketing pour les produits d’origine animale et les produits à base de viande (nuggets, burgers, pizzas, etc.), sauf pour les produits biologiques et Label Rouge.
- Limiter le taux de marge appliqué par la grande distribution sur les produits biologiques.
- Rendre plus accessibles financièrement les produits issus de modèles agricoles durables, dont l’agriculture biologique, en renforçant les capacités financières des ménages, notamment via l’augmentation des minimas sociaux.
Pas d’alternatives durables en supermarché : une consommatrice témoigne
Agissons pour une alimentation plus durable
A l’occasion de cette étude, le Réseau Action Climat lance une campagne de communication et une pétition pour alerter et appeler à ces changements :
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