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L’accord de Paris doit sonner l’arrêt du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

L’Accord de la COP21 nécessite maintenant que tous les décideurs infléchissent leurs politiques et mesures à l’aune de l’engagement pris à Paris, pour limiter la hausse des températures bien en deçà de 2°C.

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En France, l’application de l’Accord de Paris doit commencer dès aujourd’hui avec l’abandon définitif du projet climaticide d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes.

Les procédures d’expulsion lancées par la société de l’aéroport à l’encontre des exploitants agricoles et d’« habitants historiques » des terres qui seraient détruites par l’aéroport reprennent avec une audience le 13 janvier. La société civile se mobilise le samedi 9 janvier à Nantes et ailleurs pour contester le projet.

Au-delà de ses impacts sur les terres agricoles et la biodiversité locale, la construction d’un aéroport à Notre-Dame-Des-Landes aurait pour effet d’augmenter le trafic aérien et par ce biais, d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Alors que le secteur des transports doit, au contraire, les réduire pour rendre possible l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris. Sans traduction concrète dans les politiques publiques nationales et locales, comme l’abandon des projets d’infrastructures énergivores, l’Accord de la COP21 restera un accord de façade.

En abandonnant ce projet, l’État et les collectivités pourraient se donner les moyens de développer les solutions aux changements climatiques, alors que des collectivités renoncent à des projets de transports en commun et que l’Etat réduit l’offre ferroviaire faute de moyens. Le financement public de l’aéroport à hauteur de 44% (plus de 240 millions d’euros) a tout d’un gaspillage financier, encore plus choquant en ces temps de restrictions budgétaires.

En s’entêtant sur un projet d’aéroport datant des années 1960, le gouvernement fait un choix incohérent, signifiant qu’il ne prend pas l’Accord de Paris au sérieux. Le Réseau Action Climat appelle donc les décideurs politiques à faire preuve de crédibilité au lendemain de la COP21 en renonçant à ce projet coûteux, anachronique et néfaste pour l’environnement et le climat.

Le transport aérien et le climat

Passé sous silence dans l’accord international de Paris, le transport aérien est pourtant responsable de 5% du réchauffement climatique d’origine humaine. Paradoxalement, ce secteur n’est toujours pas tenu de réduire ses émissions pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques. Les projections de trafic aérien à l’horizon 2030 sont telles qu’il est urgent de revoir les nombreux privilèges dont il bénéficie pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre : suppression de l’exonération de taxe sur le carburant et introduction d’une norme ambitieuse sur les futurs avions et les avions en production.

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