Winter is coming – Les ONG se mobilisent pour des lois à la hauteur de l’urgence sociale et écologique

Face aux crises sociale, environnementale et énergétique que nous traversons, les ONG appellent le Gouvernement à mettre en cohérence son budget avec ses engagements environnementaux tout en assurant une transition écologique juste.

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Le premier projet de loi de finances du quinquennat ainsi que le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables (EnR) devraient être présentés ce matin en Conseil des Ministres.

La 1ère séquence budgétaire du quinquennat : une vraie opportunité pour la transition

57 % des Français déclarent être déjà en difficulté, voire en grande difficulté face à la hausse des prix. La crise que nous traversons est avant tout une crise des énergies fossiles, qui aurait eu un impact bien moindre si la France avait respecté ses objectifs climatiques et de transition énergétique. L’Etat a sa part de responsabilité dans cette charge supplémentaire difficilement surmontable pour les ménages aux revenus modestes et doit apporter un soutien adéquat pérenne et fléché vers les personnes qui en ont le plus besoin.

Les ONG du Réseau Action Climat portent ainsi pour ce PLF à la fois des mesures de lutte contre la précarité et des mesures d’accélération de la transition.

Pour sortir les ménages de la pauvreté :

    1. Des mesures pérennes : la hausse des bas salaires et des minima sociaux que nous portons avec le Pacte de Pouvoir de Vivre, collectif dont nous sommes membres.
    2. Des aides pour traverser cette crise : ciblées vers les plus précaires, contrairement par exemple à l’aide actuelle sur les carburants, néfaste pour le climat et qui bénéficie avant tout aux ménages les plus aisés.

Pour sortir durablement de cette crise, il faut investir massivement de manière pluriannuelle dans la transition écologique avec une programmation des finances publiques en cohérence et avec pour leviers principaux :

    1. La rénovation performante des passoires énergétiques, avec un reste à charge ramené à l’euro symbolique pour les ménages aux revenus modestes, 
    2. Le développement des mobilités alternatives et des transports collectifs, en particulier le train, et des offres tarifaires avantageuses, 
    3. L’accès pour tous.tes à une alimentation durable et de qualité. 

Pour que l’État dégage des recettes :

    1. La fin des dépenses néfastes pour le climat et la biodiversité, qui selon notre dernier rapport représente 25 milliards d’euros par an ; 
    2. La taxation des profits exceptionnels engendrés pendant la crise dont les fruits devraient être fléchés vers la transition juste. 

Ce projet de loi de finances fixera les engagements de l’Etat pendant les cinq années à venir, il ne peut se permettre de passer à côté d’une accélération de la transition écologique et juste. Il est temps pour le Gouvernement de passer des effets d’annonce à l’action !

Un projet de loi d’accélération des EnR à renforcer pour s’inscrire sur la trajectoire 2030

La reconnaissance du rôle essentiel des énergies renouvelables face aux crises énergétique et climatique, est primordial et les ONGs saluent cette volonté de les mettre en avant. Elles peuvent être déployées rapidement pour renforcer notre production d’électricité et de chaleur pour permettre concrètement de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles. De plus, les énergies renouvelables, en pleine explosion des prix de l’énergie, rapportent actuellement au budget de l’Etat plus de 14 milliards d’euros.

Rattraper le retard pris par la France dans le développement des énergies renouvelables (19,3% de la consommation énergétique en 2021 contre 23,7%) est non seulement nécessaire pour sécuriser l’approvisionnement énergétique, s’inscrire dans l’ambition européenne de 45% d’EnR en 2030, mais également limiter la facture énergétique et réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

S’il ne constitue qu’une première brique devant encore être complétée par les dispositions prises au travers des lois de finance et de programmation énergie climat ou bien par des mesures réglementaires pour la facilitation administrative, le projet de loi portant sur l’accélération des énergies renouvelables doit être nettement renforcé au regard des enjeux. Il doit proposer des mesures transversales plus fortes pour aider à la planification des projets et leur répartition plus homogène sur le territoire, ainsi qu’à l’accompagnement des collectivités, en leur donnant plus de moyens. Le développement des renouvelables se fera aussi avec l’appropriation des projets EnR par les acteurs locaux et les citoyens. L’accélération des procédures ne doit pas se faire au risque de porter atteinte à la biodiversité, qui constitue une alliée incontournable dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Ce soutien aux énergies renouvelables doit aussi se retrouver dans les différents textes actuellement discutés, que ce soit par des moyens financiers et humains dans l’administration à intégrer dans le PLF ou des objectifs ambitieux fixés dans la Stratégie Française Energie Climat. Viser la baisse des coûts de production ne peut pas être le seul objectif. La recherche de co-bénéfices environnementaux, sociaux et économiques accrus pour les territoires est également un enjeu important. L’atteinte de nos objectifs d’énergies renouvelables nécessite une vision globale de la transition écologique  comprenant aussi les questions de baisse de consommation que ce soit via l’efficacité énergétique ou des mesures de sobriété.

Contact presse : Mathilde Lebourgeois – Responsable Communication – mathilde.lebourgeois@reseauactionclimat.org – 06 74 95 87 11

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