Europe

Sommet européen : la France doit concilier souveraineté énergétique et lutte contre la crise climatique

Les chefs d’État et de gouvernement, réunis lors d’un Sommet européen sur l’énergie et la guerre en Ukraine les 30 et 31 mai, doivent confirmer et améliorer le plan de 300 milliards d’euros dédié à l'indépendance énergétique de l'Union. Nous rappelons que la France a la responsabilité de faire avancer et aboutir ce grand chantier.

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Les chefs d’État et de gouvernement, réunis lors d’un Sommet européen sur l’énergie et la guerre en Ukraine les 30 et 31 mai, doivent confirmer, améliorer et amplifier le plan de 300 milliards d’euros pour l’indépendance énergétique de l’Union, RePower EU, présenté par la Commission européenne. Le Réseau Action Climat rappelle dans un briefing presse que la France et Emmanuel Macron ont la responsabilité de faire avancer et aboutir ce grand chantier à 30 jours de la fin de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne.

S’affranchir des énergies fossiles : la Présidence française attendue

Selon Neil Makaroff, responsable Europe du Réseau Action Climat :

« Donner un coup d’accélérateur sans précédent à la transition énergétique du continent grâce au Green Deal européen est le seul choix pouvant concilier souveraineté européenne et lutte contre la crise climatique. Les retards accumulés par la France en la matière ne doivent pas freiner l’Europe dans sa quête d’indépendance énergétique. La France est attendue pour faire atterrir ce plan d’ici la fin de sa Présidence ».

A travers les législations en cours de négociations en Europe, la France a toutes les cartes en main pour traduire l’ambition de ce plan en actions : 

  • Le déploiement des énergies renouvelables, en particulier le solaire sur les toits, doit être massivement accéléré pour atteindre 50 % du mix énergétique du continent en 2030. Les procédures de développement des énergies renouvelables doivent être facilitées et fluidifiées, notamment par un renforcement des moyens des services instructeurs, sans pour autant diminuer les critères environnementaux, garants de l’équilibre avec la biodiversité ;
  • Les mesures d’efficacité énergétique doivent être amplifiées et le nombre de rénovations performantes du bâtiment triplé en Europe ; 

La fin de vente des véhicules essence, diesel et hybrides neufs doit être fixée en 2035 maximum pour cesser notre dépendance au pétrole.

Le piège des nouvelles routes du gaz et du pétrole

Ce plan contient également des contradictions qui risquent d’alimenter la bombe climatique : 10 milliards d’euros sont prévus pour construire de nouvelles infrastructures gazières et pétrolières afin d’importer notamment du gaz naturel liquéfié des États-Unis ou du Qatar. Un gaspillage d’argent public qui risque d’enfermer l’Union dans une dépendance aux énergies fossiles sur le long-terme. La France doit fermement rejeter ces projets d’infrastructures gazières. 

Enfin, les États européens ne pourront pas faire l’économie d’un débat sur les nouvelles sources de financements de cette stratégie d’indépendance : la réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance et un plan d’investissement européen pour le climat sont des pistes à explorer de toute urgence. 

Autant de sujets que la France doit porter avant la fin de sa Présidence du Conseil de l’Union européenne le 30 juin. 

Briefing presse : la France doit concilier souveraineté énergétique et lutte contre la crise climatique
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