Feuille de route de la France sur le climat et l’énergie : les solutions existent
Aujourd’hui, le 4 novembre, le gouvernement va soumettre au public sa stratégie nationale énergie-climat. La trajectoire qu’elle trace aura des impacts massifs sur le quotidien des Françaises et des Français, influençant notre mode de vie à court et long terme et notre pouvoir d’achat.
Comme nous le soulignions déjà en avril, la publication de la stratégie énergie-climat de la France est en retard de plus d’un an. Plutôt qu’un passage devant le Parlement, le gouvernement a choisi la voie, moins contraignante, de la concertation publique sur des documents réglementaires.
La stratégie française devra répondre à plusieurs défis. Après les inondations dramatiques de ces dernières semaines aggravées par le changement climatique, l’enjeu est d’abord, selon le Haut conseil pour le climat, de protéger la population des risques futurs en fixant une trajectoire de baisse rapide des émissions. Il est inadmissible que le projet de Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) n’acte pas à minima la même trajectoire que celle fixée au niveau européen, c’est-à-dire une baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030.
En matière d’énergie, le gouvernement reste jusqu’à présent timoré sur le développement des énergies renouvelables, seules à même d’arriver en production avant 2035, et en particulier sur l’éolien terrestre. Le Réseau Action Climat proposera des mesures pour un développement équilibré et juste des énergies renouvelables dans sa contribution sur la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). En particulier, nous encourageons à favoriser une meilleure répartition géographique des projets sur le territoire et engager le nécessaire travail sur le partage de la valeur autour des projets.
Par ailleurs, plusieurs points de fragilité dans l’atteinte de nos objectifs énergétiques devront être traités, notamment sur la disponibilité de biomasse (bois, déchets et matière agricole) en tenant compte des autres enjeux environnementaux comme la préservation de la biodiversité, le déploiement des sources d’électricité renouvelable, et la sortie du gaz et du pétrole.
Enfin, si Emmanuel Macron avait annoncé des dates de sortie du charbon, du pétrole et du gaz fossile lors de la COP 28, il est regrettable que la PPE n’en fasse pas mention.
Alors que la capacité de stockage des puits de carbone forestier a été divisée par deux en dix ans, la SNBC devra quant à elle acter des trajectoires de décarbonation suffisamment ambitieuses pour les secteurs les plus en retard. En particulier, le Réseau Action Climat attend des orientations claires et cohérentes sur la transformation des systèmes agricoles et alimentaires, les agriculteurs étant les premières victimes du changement climatique, ainsi que l’engagement de rendre accessibles les alternatives à la voiture essence et diesel que sont les transports collectifs dont le train, le vélo, le covoiturage, ainsi que de petits véhicules électriques pour les personnes n’ayant pas d’autre choix. Le stop and go sur les politiques de rénovation énergétique des logements fait également peser le risque d’échouer à sortir les ménages de la précarité énergétique.
Enfin, accompagner la transition des emplois pour anticiper les impacts sociaux des trajectoires nationales est un impératif que le gouvernement se doit d’aborder.
Les orientations actuellement portées par le gouvernement sont satisfaisantes sur la baisse de la consommation d’énergie, mais manquent encore d’ambition sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre et le développement des énergies renouvelables. Surtout, les moyens proposés ne permettent pas d’atteindre les objectifs, d’autant plus suite aux coupes budgétaires annoncées. Le Réseau Action Climat proposera lors de cette concertation de nouvelles solutions pour une transition écologique juste.
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