Note de position – COP27
La COP27 se tiendra du 6 au 18 novembre à Sharm el Cheikh en Egypte. Après un été marqué par les épisodes météorologiques extrêmes, la réparation des dommages causés par les changements climatique, et l'aide financière apportée aux pays du Sud devront être au centre des négociations.
La 6ème évaluation du GIEC, publiée en août 2021, mars et avril 2022 est sans appel : il s’agit, selon le Secrétaire Général des Nations Unies, d’un « code rouge » pour l’humanité. Les événements météorologiques extrêmes de l’année, que ce soit les incendies en France, les inondations au Pakistan, la canicule en Inde ou la sécheresse dans la Corne de l’Afrique ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attend. La guerre en Ukraine au début de l’année et la crise énergétique et de sécurité alimentaire qu’elle a provoqué sont venues rappeler à quel point une réponse de long-terme, alignée sur les objectifs climatiques, respectueuse de la planète et des droits humains était la seule solution à la multiplication des crises.
Pourtant, ce constat peine à se concrétiser en actes politiques. Les objectifs climatiques annoncés par les États ne nous permettent toujours pas de limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C et les promesses non-tenues de financement climat rendent les relations entre pays du Nord et pays du Sud de plus en plus toxiques. Le refus des pays riches et industrialisés de répondre financièrement aux pertes et préjudices que les pays en développement subissent menacent l’équilibre fragile d’un multilatéralisme pourtant essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique.
La présidence égyptienne a affirmé que la COP27 serait la COP de la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Finis les grands discours et les effets d’annonces, il faut désormais respecter ses promesses. Mais comment passer à l’action pour un pays lorsque ses communautés doivent se relever d’événements catastrophiques extrêmes ? Comment mettre en œuvre sans ressources financières ? Comment réduire les émissions tout en continuant d’investir massivement dans les énergies fossiles ? Comment mettre en œuvre sans cadre d’évaluation transparent pour mesurer les progrès ? Et enfin, comment s’assurer que la mise en œuvre des objectifs climatiques ne viole pas les droits humains, à travers la poursuite de fausses solutions dangereuses pour les populations et la biodiversité ?
La France, en tant qu’architecte de l’Accord de Paris, pays riche et historiquement émetteur, a une place importante à jouer sur le plan diplomatique. Dans un contexte de pénurie de finance climat, elle ne peut pas se contenter de faire le strict minimum et doit répondre aux besoins des pays en développement, en augmentant la qualité de sa finance climat, tout en œuvrant activement à la recherche de financement additionnel, notamment à travers la réforme du système financier. Elle doit également arrêter de bloquer la mise en place d’un mécanisme de financement pour les pertes et préjudices, qui répond à un besoin urgent pour de plus en plus de pays. Cependant, elle ne peut influencer les autres pays que si elle est exemplaire sur le plan domestique, où elle doit notamment réduire ses émissions à un rythme plus élevé que la majorité des autres pays, peu ou pas responsables du changement climatique.
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