Les coulisses de l’élevage d’exportation bas de gamme : analyse des filières du porc, lait et poulet de chair

Le Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France publient un rapport sur les exportations françaises de produits d’élevage vers les pays en développement. Le rapport révèle les trois filières agricoles les plus exportatrices (lait, porc et volaille de chair) ont des impacts sociaux, économiques et environnementaux délétère.

Si certaines pratiques d’élevage sont plus vertueuses en France que dans la moyenne des pays européens, cela ne doit pas occulter une réalité: une partie de l’élevage français s’intensifie toujours davantage. Cette intensification s’explique notamment par le fait que ces filières se positionnent de plus en plus sur le marché mondial en exportant des produits très bas de gamme, alors qu’en parallèle des importations de produits animaux de plus haute gamme viennent combler une demande intérieure française en évolution. Ce rapport vise à établir l’ampleur et la nature de ces exportations, le type d’élevage qu’elles sous-tendent et ses impacts en France et dans les pays tiers.

Le Réseau Action Climat se concentre dans cette étude sur les trois filières d’élevage les plus tournées vers l’exportation: le poulet de chair, le porc et la production de lait conventionnel. Ces filières sont entraînées par de grandes entreprises de l’agroalimentaire dans une course aux prix bas sur les marchés mondiaux. Cette tendance ne répond ni aux objectifs de souveraineté alimentaire de la France ni à ceux des pays tiers, dont les filières d’élevage locales sont fortement perturbées par ces importations à bas-coût. Pire, cette stratégie commerciale qui tente de s’aligner sur les cours internationaux les moins-disants conduit à une intensification des élevages français, avec des impacts négatifs sur le travail des éleveurs, le bien-être animal et l’environnement (émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’air à l’ammoniac et de l’eau aux nitrates, etc.).

Nous sommes confrontés à la situation aberrante d’un secteur économique monopolisé par quelques grands groupes agro-alimentaires ayant entraîné les acteurs des filières concernées dans une course folle à la recherche du moindre coût.

Le but ? Exporter des produits bas de gamme qui au final apportent peu de valeur ajoutée en France et ont des impacts sociaux et environnementaux délétères. Cette étude a pour vocation d’alerter sur les risques de cette stratégie d’exportation et de production et d’apporter des pistes d’action pour faire évoluer le système d’élevage en France vers une meilleure qualité et un moindre impact environnemental et social.

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