En finir avec les idées reçues sur… La Transition énergétique en Allemagne
Entre dénonciation d’un côté et application sans recul du modèle allemand dans l’Hexagone de l’autre, mieux vaut savoir distinguer les mythes de la réalité avant de prendre position ! Cette publication, réalisée en partenariat avec le programme Europe de la Fondation Heinrich Böll, vise à rétablir quelques vérités.
Cette courte publication permet au lecteur de faire le tri dans tout ce qu’il entend ici ou là sur la transition énergétique allemande. Elle rétablit quelques vérités en s’appuyant uniquement sur des faits et des chiffres, tirés de publications officielles ou d’instituts reconnus. Elle donne les outils aux acteurs qui souhaiteraient participer à renforcer le dialogue de part et d’autre du Rhin sur la transition énergétique. Malgré leurs systèmes énergétiques distincts, la France et l’Allemagne sont en effet confrontées à des défis communs. Au premier rang desquels : la lutte contre le changement climatique, la hausse des coûts de l’énergie pour les entreprises et les ménages, leur forte dépendance aux importations coûteuses d’énergies fossiles. L’Allemagne et la France peuvent apprendre mutuellement de leurs expériences. Un partenariat solide entre les deux pays sur la transition énergétique contribuerait également à redonner des couleurs à la politique énergétique et climatique de l’Union européenne.
MYTHE N°1 : « La transition énergétique allemande, c’est uniquement la sortie du nucléaire ! »
RÉALITÉ : Le « tournant énergétique » allemand est un projet politique complet, qui va au-delà de la sortie du nucléaire et du développement des énergies renouvelables. L’Energiewende recueille un large soutien de la société allemande : 89% des citoyens la considèrent comme importante. L’Allemagne a déjà réduit ses émissions de gaz à effet de serre de plus de 25% depuis 1990 (objectif 40% en 2020 et 55% en 2030) et porté la part des énergies renouvelables à près de 24% de l’électricité consommée (objectif 35% en 2020). D’ici le milieu du siècle, le pays vise une réduction de ses émissions de 80 à 95% par rapport à 1990.
MYTHE N°2 : Le développement des énergies renouvelables en Allemagne a fait exploser la facture énergétique des ménages.
RÉALITÉ : Si le prix de l’électricité a bien augmenté outre-Rhin, les ménages allemands consomment moins d’énergie globalement que les ménages français (maisons mieux isolées, etc.). Cela contribue à atténuer leur facture totale d’énergie. Et si la charge qui pèse sur les ménages et les PME n’est pas négligeable, c’est parce que gouvernement a choisi d’exonérer sa grande industrie qui elle, ne contribue pas à l’effort.
MYTHE N°3 : « À cause de sa sortie du nucléaire, l’Allemagne est revenue au charbon et a renoncé à ses objectifs de lutte contre le changement climatique. »
RÉALITÉ : L’Allemagne n’a abandonné ni l’objectif de sortie du nucléaire, ni celui de réduire ses émissions de 40% d’ici à 2020. Le nucléaire n’est pas remplacé par du charbon, mais par des énergies renouvelables. Si les émissions allemandes sont en hausse, c’est parce que le charbon remplace le gaz, moins polluant, mais devenu plus cher. On retrouve ce phénomène dans la plupart des pays européens.
MYTHE N°4 : « La transition énergétique, l’économie allemande peut se le permettre, mais c’est impossible pour l’économie française qui est en crise. »
RÉALITÉ : En Allemagne, le tournant énergétique est une politique conçue pour être bénéfique pour l’économie : développement de nouvelles filières industrielles, création de nouveaux emplois, etc.
MYTHE N°5 : « L’argent des consommateurs allemands a uniquement servi à enrichir les producteurs de panneaux photovoltaïques chinois. »
RÉALITÉ : 4/5 de la valeur ajoutée liée à l’installation d’un panneau photovoltaïque est créée sur le territoire d’installation.
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