Emplois
Bluesky

Projet de budget : le risque d’un affaiblissement de la politique emploi-compétences pour la transition

Les filières d'emploi en transition ont besoin de visibilité, notamment en matière d’investissements publics, qui doivent être renforcés. À la lecture du Projet de loi de finances, le Réseau Action Climat pointe également un risque fort d’affaiblissement de la politique pour l’emploi en transition.

josh-olalde-X1P1_EDNnok-unsplash

Il faut un budget de relance écologique pour créer des centaines de milliers d’emplois durables”. C’est l’appel que nous avons lancé le 17 octobre dernier, dans le cadre d’un collectif issu de la société civile, du monde économique et du travail. Nous appelons à un changement de cap pour assurer les investissements indispensables à la préservation de la planète, mais aussi à l’émergence des emplois associés.

Sur l’ensemble des politiques publiques-clés de la transition écologique (mobilités, énergie, industrie, bâtiment, agriculture…), qui requièrent un investissement public massif, le Projet de Loi de Finances (PLF) envoie à ce stade des signaux clairement insuffisants. Or, ces signaux sont structurant pour les filières, et donc pour l’emploi en transition. C’est l’un des enjeux majeurs de la discussion parlementaire en cours.

Le besoin d’une politique emplois-compétences ambitieuse

Au-delà du soutien à ces secteurs en mutation, c’est toute une politique emploi-compétences qui doit être développée en appui de la planification écologique, pour accompagner ces mutations, et assurer une transition juste. Nous avions déjà développé nos propositions à l’aube du PLF 2025, il y a un an presque jour pour jour. Elles restent, selon nous, largement valables.

A la lecture du PLF pour 2026, l’ambition n’est toujours pas au rendez-vous. Pire, des reculs significatifs sont à craindre : baisse significative de nombreux budgets (pour l’insertion par le travail, pour l’alternance, par exemple), baisse des moyens dédiés à l’ingénierie pour tous les acteurs mobilisés en accompagnement des mutations (diagnostics de filières, soutien aux opérateurs de compétences), annonces de reculs concernant le financement des transitions professionnels (notamment pour le bilan de compétences)… 

Autant de perspectives qui vont à l’encontre du plan d’actions défini par l’Etat pour sa propre stratégie emplois-compétences associée à la transition

Si la contrainte budgétaire nécessite des arbitrages des enjeux d’efficacité par une meilleure coordination et des fléchages renforcés peuvent être discutés, les baisses de budget ne semblent pas ici tenir compte a priori de la nécessaire priorisation de dispositifs, ni du soutien indispensable aux mutations prioritaires à engager. Des travaux évaluatifs, impliquant une gouvernance partagée dans le cadre du dialogue social et environnemental, seraient par ailleurs utiles pour orienter ces arbitrages et les étayer. 

A l’issue de nombreux échanges avec des acteurs du monde du travail, de l’emploi et des compétences, nous avons alerté le Ministre du Travail et de l’Emploi dans un courrier en ce sens. 

Nous publions ici ce courrier, qui reprend nos positions sur ce sujet. Avec l’espoir qu’un dialogue constructif puisse s’engager avec les parties prenantes du dossier, pour une planification écologique complète, qui accompagne pleinement les mutations indispensables du monde du travail. 

Courrier envoyé à M. Jean-Pierre Farandou – Ministre du Travail et des Solidarités
Plus d'actualités