Énergie

Programmation pluriannuelle de l’énergie : le compte n’y est pas

Alors que la France s’apprête à signer l’Accord de Paris le 22 avril, l’un des éléments clés de sa mise en œuvre sur le territoire national reste toujours dans le flou.

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Segolène Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie.

La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui doit traduire les objectifs de la loi sur la transition énergétique en chiffres concrets pour 2018 et 2023 devrait n’être que partiellement mise en consultation aujourd’hui. En affichant uniquement des objectifs sur les énergies renouvelables, le gouvernement soigne davantage sa communication qu’il ne donne un cap pour les acteurs des filières de l’énergie et de l’efficacité énergétique.

La programmation pluriannuelle de l’énergie a été une grande avancée de la loi de transition énergétique. Elle doit offrir une vision globale à moyen terme en partant de scénarios de consommation et en déclinant toutes les sources d’énergie.
Pourtant, les premières orientations qui devraient être mises en consultation par la ministre ne donneraient aucune indication sur le scénario de consommation retenu, en particulier pour l’électricité. Seule la production d’énergies renouvelables serait précisée. Pour Anne Bringault, coordinatrice sur la transition énergétique pour le Réseau Action Climat et le CLER « Sans orientations sur l’évolution de la consommation et sur les autres sources de production, le nucléaire et les énergies fossiles, les objectifs d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique resteront des vœux pieux. »

Alors qu’il vante son exemplarité, le gouvernement ne peut pas se permettre de rester dans un flou qui fragilise les filières d’avenir et les emplois qui les accompagnent. Il est urgent de mettre en consultation une PPE complète et cohérente avec les objectifs de la loi sur la transition énergétique. Pour Raphaël Claustre, Délégué général du CLER « Il est vain de décaler la publication de la PPE pour étudier de nouvelles hypothèses. Tous les scénarios ont déjà été étudiées et aucun ne conduit à une hausse de la consommation d’électricité. »

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