Premières orientations présentées sur la planification écologique : des objectifs encore insuffisants et de nouvelles mesures attendues
En complément aux premières orientations concernant la planification écologique et énergétique présentées par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) il y a quelques semaines, le président de la République devrait annoncer le 5 juillet les décisions retenues.
En vue de ces annonces, et sur la base des documents déjà présentés, le Réseau Action Climat décrypte dans un briefing presse les trajectoires et leviers envisagés.
Plusieurs consultations d’importance vont être lancées
Dès le début de son second quinquennat, Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire de la planification écologique et énergétique un enjeu majeur, notamment en attribuant son pilotage à la Première ministre.
En complément des premières orientations présentées par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) en mai au Conseil National de la Transition Écologique (CNTE), le Président de la République devrait annoncer le 5 juillet les décisions retenues.
Plus concrètement, le chef de l’Etat devrait soumettre à consultation la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), en préparation du projet de loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC).
50% de mesures manquantes pour atteindre les objectifs proposés, déjà eux-mêmes insuffisants
Si le SGPE a permis un travail interministériel nécessaire pour une planification robuste et si l’ambition du Gouvernement s’est renforcée par rapport aux précédents budgets carbone, elle reste insuffisante pour rester sous la barre de 1,5°C de réchauffement global.
D’après le SGPE lui-même, il manque 50% des mesures qui permettraient d’atteindre les objectifs proposés, déjà eux-mêmes insuffisants.
De plus, ces orientations ne sont crédibles que si elles sont accompagnées d’une planification des financements pluriannuels qui soit en cohérence, notamment sur la réduction et la fin des dépenses néfastes au climat et à la biodiversité mais aussi sur les mesures d’accompagnement des acteurs et ménages impactés que cela va nécessiter.
Plusieurs pistes peuvent pourtant améliorer les orientations que va annoncer Emmanuel Macron la semaine prochaine :
- le levier de la sobriété, encore largement sous utilisé, alors qu’il est le plus efficace rapidement et le moins coûteux
- la prise en compte du pouvoir d’achat des ménages et des plus précaires. Par exemple, pour les logements, le Gouvernement mise sur le remplacement des chaudières au fioul ou au gaz par des pompes à chaleur sans une rénovation énergétique suffisante. Les factures d’énergie resteront élevées et la précarité énergétique baissera à peine.
- l’anticipation des suppressions d’emplois avec la création de dispositifs d’accompagnement des reconversions professionnelles vers les nouveaux emplois créés.
Enfin, il est nécessaire d’engager un vrai dialogue avec l’ensemble des acteurs impactés, notamment dans les territoires, pour définir les modalités de mise en œuvre au plus près du terrain. Une simple consultation sur des documents techniques comme la SNBC, la PPE et la SNB ne pourra répondre seule à cet enjeu, qui doit engager toute la société.
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