Plan d’investissement dans les transports : le Gouvernement fera-t-il le choix du climat et de la santé ?
Elisabeth Borne dévoile aujourd’hui les priorités du gouvernement en matière de financement des infrastructures de transports.
Les choix effectués par le gouvernement au lendemain d’une mobilisation exceptionnelle pour le climat seront déterminants quant à la capacité de la France de lutter efficacement contre les changements climatiques, de réduire la pollution de l’air et de répondre aux attentes de la population. Les associations environnementales rappellent les 3 marqueurs de cohérence de cette politique avec les engagements de la France.
Les associations souhaitent prendre au mot les engagements du Président de la République et du nouveau ministre de la transition écologique et solidaire, pour que le gouvernement « donne la priorité aux transports du quotidien plutôt qu’aux investissements dans des infrastructures nouvelles », en cohérence avec son propre Plan climat qui vise la neutralité carbone. Or, par son entêtement dans la construction du Grand Contournement Ouest autoroutier de Strasbourg, le gouvernement va à l’encontre de ces objectifs, ainsi que de la nécessité de réduire les émissions de dioxyde d’azote, polluant pour lequel la France va être poursuivie par la Cour de justice européenne.
Nos associations se font l’écho des citoyens qui attendent en priorité des investissements dans les solutions alternatives à la voiture individuelle, pour lutter contre la pollution de l’air et réduire les émissions de gaz à effet de serre, et pour s’adapter à la mise en place progressive des restrictions de circulation en ville comme les zones à faibles émissions.L’affectation des recettes de la taxe carbone et diesel, qui atteindront environ 15 milliards d’euros en 2022, offrent des marges de manœuvre pour investir dans des solutions de mobilité les moins dommageables à l’environnement.
Trois marqueurs de cohérence entre la politique de transports et la protection du climat
Le Réseau Action Climat et ses associations membres seront attentifs à la prise en considération de trois impératifs pour la lutte contre la pollution de l’air et les changements climatiques :
- Abandonner les projets d’infrastructures néfastes pour le climat, comme les projets routiers de Rouen, Strasbourg, ou Lyon-Saint-Etienne. Ces projets n’ont plus leur place dans la transition écologique.
- Le gouvernement doit saisir son courage à deux mains pour mettre fin aux tabous et aux avantages fiscaux (absence de redevance d’usage et remboursement de taxe sur le diesel) qui bénéficient au transport routier, au détriment du ferroviaire et du fluvial (pourtant moins émetteurs de polluants et de gaz à effet de serre).
- Apporter un soutien financier de l’État aux collectivités territoriales :
– Un milliard d’euros sont nécessaires pour les nouveaux projets de transports en commun
– 200 millions d’euros doivent venir alimenter chaque année le fonds vélo et co-financer les infrastructures cyclables
– La modernisation du réseau ferré exige l’augmentation des moyens financiers, au delà des de 3 milliards d’euros alloués par an.
Les projets d’infrastructures d’aujourd’hui auront un impact déterminant sur la mobilité de demain. Les signaux étant déjà au rouge : les transports représentent 30 % des émissions de gaz à effet de serre de la France. Nos chances de maintenir la hausse des températures bien en dessous de 2°C et 1,5°C autant que possible dépendent de ces décisions.
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