Le Réseau Action Climat demande un report de la COP 26 face au risque d’exclusion des participants des pays du Sud
A moins de deux mois de la COP26 qui doit se tenir à Glasgow du 1er au 12 novembre prochain, les conditions ne sont pas réunies pour s’assurer de la participation inclusive des délégués et des observateurs des pays du Sud aux négociations internationales. L’action climatique, elle, ne doit pas être mise en pause.
Le risque d’une COP réservée aux pays du Nord
Devant la résurgence de la pandémie COVID-19 dans de nombreux pays du monde, le Climate Action Network International, réseau international de 1,500 organisations non gouvernementales, dont le Réseau Action Climat est la branche française, demande un report de la COP26.
Le manque de clarté sur la distribution des vaccins pour les délégués et les observateurs des pays du Sud, qui n’a pas encore commencé, ainsi que les coûts de quarantaine pour les ressortissants des pays classés en liste rouge par le Royaume-Uni, constituent de véritables obstacles pour s’assurer de la participation effective des pays du Sud. Si la présidence britannique vient d’annoncer, en réaction à la demande de report, la prise en charge du coût des quarantaines, le risque sanitaire reste réel alors que les cas de COVID-19 sont en augmentation dans le monde. Selon Tasneem Essop, directrice du CAN International :
“Résoudre les problèmes logistiques pour la COP devrait faire partie d’un plan plus large pour garantir la santé et la sécurité de tous face à la pandémie. Les pays riches doivent résoudre le problème de l’accès inégal aux vaccins.”
Or, l’absence des délégués et des observateurs de la société civile des pays du Sud compromet fortement la légitimité des négociations internationales sur le climat, alors que des sujets importants pour eux doivent être discutés à Glasgow, comme les marchés carbone ou les pertes et dommages. Les pays en développement sont les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique et leur inclusion est une condition indispensable pour s’assurer d’un résultat politique crédible à la COP26. Il ne peut pas y avoir de justice climatique si cette COP ne réunit que des représentants du Nord.
Une question de justice climatique
Plus généralement, les problèmes de participation à la COP26 illustrent la situation d’injustice globale et d’exclusion que l’accès inégal aux vaccins ne fait que renforcer. L’impossibilité d’organiser la COP26 dans des conditions sûres et équitables est le résultat direct des politiques des pays riches et développés qui rendent impossible l’accès aux vaccins pour les pays en développement. Selon l’OMS, 57% de l’Europe est vaccinée contre seulement 3% de l’Afrique. Des mesures logistiques à destination seulement des participants à la COP26 sont donc largement insuffisantes. Le combat pour la justice climatique ne peut être décorrélé de la lutte contre les causes profondes de l’inégalité et de l’injustice.
L’urgence d’agir
Cependant, le report de la COP26 ne doit pas se traduire en un report de l’action climatique. Il est capital que les pays riches adoptent des objectifs de réduction d’émissions plus ambitieux dans le court-terme pour ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement, augmentent immédiatement leurs financements climat à destination des pays du Sud et mettent fin au financement des énergies fossiles. La récente publication du rapport du GIEC rappelle l’urgence d’agir dès maintenant.
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