Europe

Le Parlement européen donne un coup d’accélérateur à la transition énergétique pour sortir de la crise

Les Députés européens ont fait un pas dans la direction d’une souveraineté européenne renforcée sur le plan énergétique. Ils souhaitent doubler la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’Union, passant de 22 % réalisés aujourd’hui à 45 % en 2030, et réduire la consommation d’énergie de 14,5 % d’ici à 2030.

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Le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les économies d’énergie sont les seuls leviers pouvant affranchir rapidement l’Europe de sa dépendance aux énergies fossiles, faire baisser les factures et nos émissions de gaz à effet de serre. Selon la Commission européenne, cette accélération permettrait de réduire la consommation de gaz des Européens de 41 % en 2030.
Pour Neil Makaroff, responsable Europe du Réseau Action Climat :

“Cette décision du Parlement européen envoie un signal clair : la transition énergétique est la porte de sortie de la crise. Si Vladimir Poutine peut couper le robinet du gaz, il ne peut pas empêcher le vent de souffler et le soleil de briller. Doubler la part des énergies renouvelables en Europe est le gage de notre souveraineté.”

Malheureusement, cette bonne nouvelle est assombrie par le maintien des incitations à développer les agrocarburants, c’est-à-dire les carburants issus de cultures alimentaires comme le colza ou le tournesol, et l’affaiblissement de critères de durabilité pour la bioénergie. Utiliser de la nourriture pour alimenter nos véhicules risque d’accroître la crise alimentaire mondiale en faisant pression sur le prix des denrées. C’est une erreur dangereuse.  

Les négociations continuent désormais entre les État-membres et le Parlement. En France, un projet éolien met en moyenne 5 ans à obtenir un permis et 3 ans pour un projet solaire, soit 2 fois plus de temps que la norme européenne. C’est aussi le seul pays de l’Union européenne qui n’a pas respecté son objectif national de part d’énergies renouvelables, n’atteignant que 19,3 % au lieu des 23,7 % fixés dans la loi. A quelques semaines de la présentation du projet de loi sur les énergies renouvelables et le projet de loi de finances 2023, la France doit confirmer et porter les nouveaux objectifs énergétiques européens et travailler à leurs mises en œuvre rapides au niveau national pour assurer sa sécurité d’approvisionnement et participer à la solidarité européenne. Fluidifier les procédures, assurer la mise en service des projets malgré la flambée des prix et renforcer la participation des acteurs locaux, et ce sans affaiblir les normes environnementales, sont des mesures nécessaires pour accélérer le développement des énergies renouvelables à court et moyen terme.

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