Énergie [+3]

Le moment est venu de mettre un terme à l’ère des énergies fossiles pour un futur plus juste, basé sur les énergies renouvelables

Plus de 500 organisations de la société civile demandent aux dirigeants des pays occidentaux d'entamer dès maintenant une transition vers un modèle de société plus juste basé sur les énergies renouvelables et de mettre un terme à l'exploitation des énergies fossiles qui financent la guerre, nuisent aux droits humains et au climat.

Extraction des énergies fossiles, pétrole
©Zbynek Burival

Chers dirigeants,

 

Nous vous exhortons à saisir ce moment pour mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles en construisant un système énergétique juste et équitable fondé sur les énergies renouvelables.

L’humanité fait face à de multiples crises . L’armée russe, les élites politiques et milieux d’affaires proches du Président Poutine commettent des crimes brutaux dans la guerre d’agression de la Russie envers l’Ukraine, détruisant les principes de base de souveraineté nationale et affaiblissant la démocratie. En parallèle,, les conséquences de crise climatique engendrent un véritable « atlas de la souffrance humaine ». Ces crises peuvent paraître entièrement indépendantes mais elles ont  un point commun dangereux : la dépendance aux énergies fossiles. Les énergies fossiles ne financent pas seulement les crimes de guerre de Poutine mais les autres conflits dans le monde, déclenchent la guerre et le militarisme pour le contrôle des  ressources fossiles en plus d’être responsables de l’urgence climatique.

Ainsi, nous appelons tous les pays opposés aux guerres alimentées par les énergies fossiles et déterminés à répondre au chaos climatique à rapidement :

Sortir de l’ère des énergies fossiles

L’invasion russe de l’Ukraine est financée par l’extraction d’énergies fossiles et la dépendance mondiale envers ces énergies. Les entreprises d’énergies fossiles sont aussi responsables de la pollution de l’air, des sols, de l’eau, du plastique, de l’extinction des espèces et de la crise de la biodiversité. De plus, elles causent d’énormes destructions écologiques  lors de leur production ; pérennisent des systèmes globaux de colonialisme, de racisme et d’écocide. La production d’énergies fossiles est responsable d’une mort sur cinq par an. La guerre illustre le fait que la dépendance aux énergies fossiles nous met en danger et rend nos systèmes énergétiques précaires. Nous reconnaissons qu’il y a des guerres dans le monde – dont beaucoup sont alimentées par notre dépendance aux énergies fossiles et aux ressources naturelles – et nous exprimons notre solidarité  aux victimes des conflits qui ont des impacts sur des millions de vies, humaines et non-humaines.

 

Les énergies fossiles sont aussi les premières responsables de la crise climatique et sèment la destruction comme le décrit  le 6e rapport du GIEC.. L’Agence Internationale de l’Énergie a montré que le monde doit immédiatement mettre fin aux nouveaux investissements fossiles pour préserver la survie de nombreuses de communautés pauvres et vulnérables, des pays insulaires et des écosystèmes fragiles. Pour préserver la planète, nous devons :

  • Mettre fin à l’expansion de l’industrie fossile en arrêtant tout financement public et en interdisant le financement privé, les licences d’exploration et les permis pour l’extraction du charbon, du pétrole et du gaz, ainsi que pour leur exportation etleurs infrastructures. Les pays riches comme les États-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon et le Royaume-Uni doivent arrêter l’extraction du charbon d’ici à 2030 et l’extraction du pétrole et du gaz d’ici à 2031, pendant que tous les autres pays doivent arrêter un peu après, afin d’avoir une chance décente de limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C.

  • Sortir du nucléaire, qui constitue une source d’énergie fondamentalement dangereuse, sale et coûteuse.

  • Taxer les bénéfices exceptionnels, couper les subventions et changer les systèmes financiers qui soutiennent l’industrie des énergies fossiles, pour s’assurer que les multinationales des énergies fossiles, qui entravent la transition vers les énergies renouvelables ne récoltent pas les bénéfices de cette transition.

  • Créer un plan international pour une sortie équitable de la production et de l’utilisation d’énergies fossiles, aligné sur une trajectoire de +1,5°C. Ce plan doit reconnaître la responsabilité historique des pays riches industrialisés dans la crise climatique et la nécessité de leur leadership dans la transition écologique, ainsi que les différentes capacités des pays à entamer une transition rapide et à diversifier leurs économies. Les conséquences du militarisme et de la catastrophe climatique alimentées par les énergies fossiles affectent en premier lieu les populations les plus pauvres et marginalisées du Sud et les populations racisées et autochtones du Nord, les plus vulnérables et les moins responsables de la crise climatique. Des populations qui par ailleurs ont le moins de ressources pour atténuer et s’adapter à un climat qui change rapidement.

La transition vers un système énergétique juste, équitable, propre, efficace, fondé sur les énergies renouvelables.

Les pays riches et industriels doivent rapidement transformer leur mix énergétique tout en coopérant à l’international pour partager les ressources et dessiner un futur énergétique sûr qui résiste à la volatilité du prix  des énergies fossiles et la violence qu’elles engendrent. Il est important que le futur énergétique fondé sur les énergies renouvelables ne répète pas la violence du passé extractif des énergies fossiles. La justice doit être au centre de la transition pour répondre aux injustices climatiques, coloniales, racistes, socio-économiques et écologiques de l’ère des industries fossiles. Cela requiert une coopération globale pour :

  • Développer le déploiement de systèmes énergétiques renouvelables justes et sûrs dans l’économie. Donner accès à l’électricité au  milliard de personnes qui vit toujours sans à l’heure actuelle, conformément au 7ème Objectif de Développement Durable d’éradiquer la pauvreté énergétique d’ici à 2030.

  • Augmenter l’efficacité énergétique en rendant obligatoire et en encourageant des mesures fortes d’efficacité et des biens moins énergivores.

  • Promouvoir des systèmes d’énergies renouvelables décentralisés et répartis comme les panneaux solaires sur les toits, projets citoyens d’énergie solaire ou d’autres formes d’énergies renouvelables. De même que les mini-réseaux de production électrique, où cela est pertinent, pour augmenter la résilience climatique et l’accessibilité, notamment dans les communautés en première ligne de la crise climatique. Soutenir les projets d’énergies renouvelables de plus grande échelle, comme les parcs éoliens offshores pour les villes et les industries, quand la production énergétique  décentralisée est insuffisante et éviter les impacts négatifs sur les écosystèmes.

  • Garantir une économie circulaire et une extraction responsable des minerai rares utilisés dans les énergies renouvelables, qui respecte les droits humains et les droits des populations autochtones, évite les conséquences écologiques et sociales négatives sur  : les eaux douces, les nappes phréatiques, la terre, l’air, et les espèces et les écosystèmes menacés. De plus, cette économie circulaire doit exclure l’exploitation minière des fonds marins et donner la priorité au recyclage et à l’allongement de la durée de vie des matériaux utilisés dans les technologies d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.

  • Entreprendre de nouvelles approches et accords locaux, régionaux, nationaux, internationaux pour augmenter drastiquement le transfert de technologies et la finance à destination des pays du Sud, en plus de respecter les engagements actuels et les besoins de financement pour l’atténuation, l’adaptation et les pertes et dommages, pour s’assurer que tous les pays, communautés et travailleurs sont capables de mener une transition juste hors de l’économie basée sur les énergies fossile.

     

C’est une chance unique de mettre fin à la violence des énergies fossiles et de construire une nouvelle ère de paix et de justice pour combattre la crise climatique.

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