Le Gouvernement ne répond toujours pas à l’urgence climatique
Le Gouvernement met en consultation aujourd’hui sa feuille de route nationale pour le climat et la transition énergétique - la Stratégie nationale bas carbone et la Programmation pluriannuelle de l’énergie.
Le Gouvernement met en consultation aujourd’hui sa feuille de route nationale pour le climat et la transition énergétique – la Stratégie nationale bas carbone et la Programmation pluriannuelle de l’énergie. Il n’a pas intégré les mesures complémentaires nécessaires à l’atteinte des objectifs qui ont été définis dans la loi sur l’énergie et le climat. L’écart entre les discours et les actes est dorénavant flagrant et même explicite dans les documents présentés. Si le Gouvernement prend au sérieux cette consultation du public, il doit s’appuyer sur les propositions qui seront faites pour revoir sa copie, qu’il devra par ailleurs remettre à l’Union européenne prochainement, avec des mesures complémentaires ayant un réel impact à court terme sur les émissions de gaz à effet de serre, les économies d’énergies et le développement des énergies renouvelables.
Pour Anne Bringault, Responsable Transition énergétique au Réseau Action Climat :
« Le Gouvernement éloigne notre pays de l’Accord de Paris en proposant une feuille de route pour le climat qui augmente les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2023 par rapport aux objectifs précédemment fixés. Pire, il ne prévoit pas les actions suffisantes pour atteindre cet objectif pourtant largement insuffisant. »
Pour Pierre Cannet, Co-directeur des programmes par interim au WWF France :
« Le projet de décarbonation présenté par le gouvernement renvoie à plus tard des décisions et des actions qui auraient dû être prises au cours de ce quinquennat. En pleine crise environnementale, la France prend acte de son retard climatique, sans adopter des mesures qui devraient être au cœur d’une transition écologique juste, comme par exemple la baisse des consommations d’énergie. Le gouvernement devra aussi préciser les moyens apportés aux acteurs de la transition pour s’assurer que les nouveaux objectifs fixés pour un développement important des énergies renouvelables soient tenus et mis en œuvre de manière durable. »
Pour Cécile Marchand, chargée de campagne climat et acteurs publics aux Amis de la Terre :
« La feuille de route proposée par le Gouvernement est non seulement totalement insuffisante pour atteindre les objectifs fixés, mais met également une partie du problème sous le tapis : les émissions importées. Le Gouvernement laisse notre empreinte carbone grimper et refuse d’enclencher le changement drastique des modes de production et de consommation en garantissant la justice sociale et climatique. »
Pour Jean-Baptiste Lebrun, directeur du CLER Réseau pour la Transition énergétique :
« Après plus de 2 ans de débats minés par le lobbying intensif des énergies du passé, la PPE soumise à consultation aujourd’hui est encore une fois très insuffisante et va même à contresens de la transition énergétique. Faute d’aucune ambition politique dans les mesures prises, le gouvernement propose que l’objectif d’économie d’énergie qu’il a lui-même confirmé dans la Loi énergie – climat il y a à peine 6 mois ne soit pas atteint. Il condamne ainsi des millions de Français à subir les effets de la précarité énergétique sur la santé, le confort et les factures. Face à l’urgence climatique et sociale chaque jour plus criante, ce serait une faute. »
Pour Alix Mazounie, chargée de campagne énergie à Greenpeace France :
« La PPE est fidèle au principe de ce Gouvernement : « make nucléaire great again ». Bien loin d’organiser concrètement la fermeture des vieux réacteurs, elle acte surtout la prolongation de leur durée de fonctionnement sans se soucier des risques, des coûts et des déchets. En prime, elle ouvre la voie à la construction de 6 nouveaux EPR en France, à contre courant de toute logique économique. En parallèle, le Gouvernement prévoit une réforme pour faire payer aux consommateurs les surcoûts du nucléaire. Encore une fois, les intérêts du nucléaire passent bien avant ceux des Français.es et de la transition énergétique. Si seulement le Gouvernement militait avec autant de ferveur pour le déploiement des énergies renouvelables, les économies d’énergie et la rénovation des logements des millions de locataires qui n’arrivent pas à se chauffer l’hiver. »
Pour Michel Dubromel, Président de France Nature Environnement :
« La feuille de route du Gouvernement est séduisante mais ne constitue pas une stratégie opérante de lutte contre le réchauffement climatique. Nos dirigeants ont-ils vraiment compris de quoi notre futur sera fait si eux ne font rien aujourd’hui ? Il est temps de réduire nos consommations d’énergie dans tous les secteurs, et notamment dans le secteur des transports, dépendant des énergies fossiles, en ne misant pas tout sur la mobilité électrique et en orientant vers les carburants les moins émissifs et produits localement, tels que le GNV/BioGNV. En ce qui concerne le volet Forêt, la stratégie nationale bas carbone (SNBC), en diminuant le puits de carbone forestier d’ici 2050, ne respecte pas l’Accord de Paris et ne répond donc pas à l’urgence climatique. »
Pour Samuel Leré, Responsable plaidoyer à la Fondation Nicolas Hulot :
« Le Gouvernement prend acte du retard pris mais refuse toujours d’utiliser l’indispensable levier des investissements publics. Au moins 7 à 9 milliards d’euros annuels manquent à l’appel pour atteindre les objectifs de la SNBC. Cet attentisme ne s’explique pas sur le plan économique et social. Investir plus fortement dans la transition écologique, sans attendre le retour de la taxe carbone ou la fin des subventions des énergies fossiles est le meilleur moyen d’entraîner l’ensemble de la société, ménages et entreprises, vers la sobriété. Dans un contexte européen de Green Deal rien ne pourrait justifier de rater une telle occasion de réconcilier les objectifs climatiques, économiques et sociaux. »
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