Nucléaire [+1]

Le Gouvernement écrase au bulldozer le dialogue environnemental pour imposer son nucléaire

Alors que le débat public sur le mix énergétique français n’a pas encore commencé, le Gouvernement essaie de passer en force une loi pour simplifier l’implantation de centrales nucléaires qui ne produiraient pas d’électricité avant au moins 15 ans. Il agit donc dans la précipitation en réduisant à néant le dialogue environnemental.

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Centrale nucléaire de Chooz

Les associations du Réseau Action Climat dénoncent fermement l’absence de place laissée au débat public sur une question cruciale qu’est la transition énergétique. La saisine du Conseil national de la transition écologique (CNTE) laisse moins d’une semaine à la société civile pour construire un avis sur des mesures d’exception proposées dans le projet de loi d’accélération du nucléaire. Faire du discours de Belfort, de février dernier du Président de la République, la feuille de route énergétique de la France est problématique alors qu’un débat public est prévu pour la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie et que les nouveaux objectifs énergétiques doivent être  fixés par le Parlement en 2023.

Pour Zélie Victor, responsable transition énergétique au Réseau Action Climat :

Le Gouvernement veut passer en force sur le nucléaire en piétinant le dialogue environnemental et en préemptant le débat public à venir sur l’énergie. Le Réseau Action Climat dénonce cette politique du fait accompli et le manque de concertation démocratique.

L’urgence climatique ne saurait justifier une loi d’exception sur le nucléaire. La production d’électricité en France ne représente que 5 % des émissions de gaz à effet de serre et aucun scénario, avec ou sans nouveaux EPR, n’envisage autre chose que de les faire encore baisser.

De plus, ce projet de loi ne répond pas à l’urgence de la crise énergétique. La moitié des réacteurs nucléaires sont aujourd’hui à l’arrêt et c’est ce problème structurel, en plus du retard sur le développement des énergies renouvelables et sur les mesures d’économie d’énergie, qui met en péril l’approvisionnement en électricité cet hiver. De nouveaux réacteurs nucléaires seraient en service au mieux en 2038 – 2040.

L’urgence est d’accélérer les énergies renouvelables, avec un soutien sans faille et un cap politique clair. Un tel projet de loi ne vient que tendre les discussions et brouiller la communication autour de la nécessité de déployer les énergies renouvelables et de développer des mesures structurelles de baisse de la consommation.

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