La COP23, KEZACOP !?
La COP23 vient de débuter à Bonn, en Allemagne. Cette COP, qui s'ouvre sous présidence fidjienne, doit semer les graines d'une amplification indispensable des efforts climatiques dès 2018 et au-delà.
En 2017, les évènements climatiques extrêmes nous ont rappelé l’urgence d’accélérer la lutte contre les dérèglements climatiques et de limiter le réchauffement global à 1,5°C, comme le prévoit l’accord de Paris. Les ouragans Harvey et Irma, les moussons violentes en Asie du Sud-Est et la progression de la faim dans le monde pour la première fois depuis 10 ans sont les signaux visibles des impacts croissants des changements climatiques, touchant en première ligne les populations les plus vulnérables. C’est dans ce contexte que s’ouvre aujourd’hui la COP23 à Bonn, en Allemagne.
Alors, de quoi s’agit-il ?
« COP » signifie en anglais « Conference of the Parties » (« Conférence des Parties »). Pendant deux semaines, elle rassemble les 195 pays – 196, avec l’Union eurpéenne – ayant ratifié la Convention Climat. Ils y négocient et adoptent des décisions et veillent à leur suivi. Les COP ont lieu quasiment chaque année depuis l’adoption de la Convention Climat en 1992, et toujours en novembre-décembre. Généralement, le continent d’accueil de la COP change chaque année. En 2015, elle s’est déroulée à Paris et en 2016, à Marrakech.
Les COP rassemblent de nombreux groupes d’acteurs, chacun étant identifié par la couleur de son badge : les négociateurs et gouvernants de chaque pays (qui sont les seuls à pouvoir accéder à tous les espaces de négociation) ; les scientifiques, chercheurs et experts ; les associations de protection de l’environnement et de développement ; les représentants des groupements de femmes, d’agriculteurs, de jeunes, de populations autochtones ; les organisations intergouvernementales, les entreprises, les collectivités territoriales, et les médias. Les collectivités territoriales sont représentées par des associations qui les fédèrent. Tous ces acteurs n’ont pas les mêmes pouvoirs de décision. Seuls les représentants des pays négocient et prennent les décisions. On distingue donc les négociateurs des observateurs.
Quoi de neuf à la COP23 ?
La COP23 s’ouvre aujourd’hui à Bonn en Allemagne et se déroulera jusqu’au 17 novembre. Cette COP a un enjeu majeur : elle doit constituer un moment pivot pour les gouvernements. Pendant ces deux semaines, les pays devront prouver qu’ils sont enfin prêts à passer à la vitesse supérieure pour limiter le réchauffement global à 1,5°C.
[Dossier #COP23]
Deux ans après la #COP21, quels défis à l’échelle internationale ? https://t.co/LmPgmmo4ap pic.twitter.com/zV3hNEs3Zf— Réseau Action Climat (@RACFrance) November 2, 2017
Cette COP doit poser les bases pour renforcer l’action des pays sur le climat à la fois immédiate et de long terme des pays. Elle doit notamment préparer la révision à la hausse des promesses, les “contributions nationales”, annoncées par les pays en 2015, alors qu’un premier bilan des actions se tiendra en 2018. Les pays ne pourront pas arriver les mains vides. Elle doit aussi continuer à donner corps à des règles essentielles pour appliquer l’accord de Paris et le rendre transparent, juste et efficace.
Cette année, exceptionnellement, même si la COP se tient à Bonn, elle est présidée par les îles Fidji. Elles seront donc le “chef d’orchestre” de la COP et devront guider l’ensemble des autres pays. Alors qu’elles sont en première ligne des impacts du dérèglement climatique, les îles Fidji remettront la question de la justice climatique au cœur des discussions, pour accroître la solidarité entre les pays riches et les pays pauvres, par exemple en s’attaquant à la question des pertes inévitables causées par les dérèglements climatiques, trop longtemps ignorées dans les négociations.
Ces nombreux défis supposent que quelques pays et groupes de pays clé, dont la France, l’Union européenne, la Chine et les pays vulnérables ambitieux, prennent les devants pour assurer un leadership fort et partagé. Ce sera aussi indispensable pour faire face aux pays moins enclins à avancer, voire même prêts à jouer aux « éléments perturbateurs » dans les négociations, comme les Etats-Unis.
Enfin, pour mettre la planète sur les rails d’un réchauffement global nettement en deçà de 2°C, il faut que l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte contre les changements climatiques accélèrent leurs efforts sur le terrain pour concrétiser la transition écologique. Si les pays ne rectifient pas le tir le plus tôt possible avant 2020, les possibilités de contenir le réchauffement mondial bien en deçà de 2°C ou 1,5°C seront réduites à peau de chagrin.
Pour atteindre les objectifs de l’accord, les gouvernements – et surtout ceux qui en ont les capacités, comme la France – doivent donc élaborer des politiques nationales de transition écologique bien plus ambitieuses et les mettre en œuvre plus rapidement, sans attendre 2020. Ils doivent aussi penser sur le long terme, en se dotant d’un horizon à 2050 qui prévoie la sortie définitive des énergies fossiles et une neutralité d’émissions en gaz à effet de serre, pour cesser de polluer la planète.
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