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Il est encore temps pour le climat en Europe !

Une semaine après la publication du rapport du GIEC qui a appelé les États à sortir de l’apathie face au dérèglement climatique, les chefs d’États et de gouvernements européens se réunissent à la demande de la France, pour débattre de la position de l’Union européenne pour la COP24.

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Le rapport du GIEC a rappelé l’urgence d’agir vite pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, vers une trajectoire compatible avec la limitation de la température moyenne globale à 1,5°C. C’est un impératif si l’on veut contenir les impacts du dérèglement climatique et ses conséquences sur les populations. Mais l’Europe est loin d’être sur la bonne voie. Pire, ses émissions de gaz à effet de serre ont augmenté en 2017.

15 États, dont la France, ont reconnu que les objectifs climatiques européens fixés en 2014, soit avant l’accord de Paris, étaient inadéquats par rapport à ce que l’Europe peut et doit faire pour lutter contre le dérèglement climatique. D’ailleurs, l’Union européenne a toutes les solutions en main pour faire bien plus que son objectif actuel de -40 % de gaz à effet de serre en 2030. Rien que le paquet énergie européen, c’est-à-dire le développement des énergies renouvelables et les gains d’efficacité énergétique, lui permettrait de dépasser cet objectif et arriver à -45 % en 2030.

Maintenant que le débat sur l’ambition climatique de l’Union européenne est enfin ouvert, les chefs d’États et de gouvernements doivent se questionner sur ce que l’Europe peut faire en plus lors de la prochaine décennie et ainsi réviser les objectifs climatiques européens sur le court et le long terme.

Le Réseau Action Climat appelle Emmanuel Macron à pleinement s’engager dans cette bataille au Conseil européen et à convaincre ses homologues que la transition écologique doit être une partie intégrante de la refondation du projet européen.

Pour cela, le Réseau Action Climat demande au Président de la République de faire bouger les lignes européennes :

  • Défendre une trajectoire européenne de réduction des émissions de gaz à effet de serre compatible avec l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C. Cela implique un objectif de zéro émission nette bien avant 2050, qui devra être décliné dans tous les secteurs et par tous les États européens ;
  • Revoir à la hausse l’ambition climatique pour la décennie 2020-2030. L’Europe doit réviser son objectif climatique pour 2030 à au moins -55 % de gaz à effet de serre ;
  • Réorienter les investissements publics et privés vers les transformations nécessaires à la transition écologique. Dans ce contexte, le futur budget européen, qui représente plus de 1000 milliards d’euros, doit servir de catalyseur à la transition. Il doit également soutenir la reconversion de certaines régions, notamment les régions dépendantes aux énergies fossiles et nucléaire et les régions « en déclassement » afin de les accompagner vers des activités en faveur du climat.

Le coût de l’inaction face au dérèglement climatique est plus important que le coût de l’action

Si l’on ne fait rien, la facture pourrait s’élever à 190 milliards d’euros par an en Europe. À l’inverse, la transition énergétique pourrait créer plus de 2 millions d’emplois en Europe d’ici à 2030 et considérablement améliorer la qualité de vie des Européens.

Le statu quo est non seulement dangereux pour le climat, mais aussi pour les citoyens et l’économie européenne. Le Réseau Action Climat appelle donc le Président de la République à agir lors du Conseil européen pour engager l’Europe vers une action climatique d’envergure.

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