Énergie

Nicolas Hulot recule sur la loi sur la transition énergétique

En pleine COP23, Nicolas Hulot a acté ce matin une reculade sur les objectifs de la transition énergétique.

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Centrale nucléaire de Chooz

Alors que la France a pris du retard dans le développement des énergies renouvelables et peine à atteindre ses objectifs de rénovation énergétique des logements, et qu’aucune action concrète n’a été menée jusque-là pour fermer des réacteurs nucléaires, l’inaction serait-elle à nouveau à l’ordre du jour ?

L’argument selon lequel il faudrait choisir entre le nucléaire et la crise climatique ne tient pourtant pas car plusieurs scénarii énergétiques existants permettent de respecter à la fois les objectifs de baisse du nucléaire, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, notamment le scénario de référence officiel de la France1 et le scénario négaWatt2. Par ailleurs, le bilan prévisionnel 2035 de RTE présenté ce matin confirme que les progrès réalisés en termes d’efficacité énergétique (équipements consommant moins d’électricité, rénovation des bâtiments…) vont entraîner une baisse durable de la consommation d’électricité en France, même avec une croissance du nombre de véhicules électriques. En revanche, cet exercice RTE surestime les exportations d’électricité, augmentant artificiellement les besoins de production d’électricité.

Faire traîner le désengagement du nucléaire, c’est mettre en péril le développement des filières d’avenir et créatrices d’emplois que sont les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, et laisser la place aux énergies fossiles, dangereuses pour le climat, pour pallier aux défaillances du nucléaire vieillissant qui ne manqueront pas de se produire, comme ce fut le cas l’hiver dernier avec un impact climatique désastreux.

Nous en appelons au Président de la République et au gouvernement pour qu’ils respectent, comme Emmanuel Macron s’y était engagé, les objectifs de la loi sur la transition énergétique.

Notes de bas de page

[1]Le scénario de référence de la France (appelé AMS2) : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/scenarios-prospectifs-energie-climat-air

[2]En 2025 dans le scénario négaWatt, la production d’électricité est de 413 TWh, dont 195 TWh de nucléaire (47 %). À cette date il n’y a plus de production d’électricité à partir de pétrole ou de charbon, et il reste 35 TWh à partir de gaz fossile. Les énergies fossiles utilisées dans la production d’électricité sont plus faibles qu’en 2016 (7 TWh de charbon, 3 TWh de fioul, 35 TWh de gaz) et les émissions de gaz à effet de serre associées également. Les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble des secteurs (pas uniquement l’électricité) sont en baisse de 28 % entre 2016 et 2025. Pour le CO2 uniquement, la baisse est de 31 %.

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