Huile de palme dans les carburants : les ONG interpellent le Premier ministre

Le Réseau Action Climat et 23 associations de protection de l’environnement et de lutte contre les inégalités interpellent le Premier ministre sur l’utilisation de l’huile de palme dans les carburants.

carburants

Le Réseau Action Climat et ses organisations membres ont adressé un courrier à Edouard Philippe – co-signé par 23 autres structures de protection de l’environnement et de lutte contre les inégalités -, afin de demander le maintien de l’exclusion de l’huile de palme de la liste des biocarburants bénéficiant d’un avantage fiscal.

Le 18 décembre 2018, dans le cadre l’examen du projet de loi de finances (PLF), l’Assemblée Nationale a voté l’exclusion des produits à base d’huile de palme de la liste des « biocarburants » à partir du 1er janvier 2020. Or, cette décision a été remise en cause récemment par le PDG de Total, M. Patrick Pouyanné, qui a déclaré publiquement qu’il mettrait tout en œuvre pour modifier cette loi en prétendant avoir l’appui du gouvernement. A ce jour, cette affirmation n’a pas été démentie.

Le 3 juillet dernier, la raffinerie de la Mède ouvrait ses portes, faisant planner la menace de l’importation de 550 000 tonnes par an[1] de produits à base d’huile de palme pour alimenter les carburants en France. De plus, la politique fiscale française continue de favoriser l’incorporation d’agrocarburants issus de cultures dédiées, qui engendrent un accaparement des terres, la destruction des dernières forêts tropicales de la planète et de la biodiversité ; et augmente la volatilité des prix au détriment de la sécurité alimentaire des pays.

En septembre 2019, le Parlement examinera le projet de loi de finances 2020. Le Réseau Action Climat et ses organisations membres demandent à Edouard Philippe qu’il n’y ait pas de recul vis à vis d’une loi qui a supprimé une niche fiscale néfaste pour le climat. Le gouvernement doit au contraire être plus ambitieux et engager une sortie accélérée de l’ensemble des agrocarburants cultivés sur des terres dédiées, dont la majeure partie a une empreinte carbone plus lourde que les carburants conventionnels comme l’essence et le diesel, une fois toutes les émissions de CO2 prises en considération.

[1] https://www.canopee-asso.org/factcheck-pourquoi-la-mede-fonctionnera-essentiellement-a-lhuile-de-palme/

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Courrier au Premier ministre
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