Hausse du prix des carburants : le Gouvernement dans l’impasse

Dans un contexte de hausse du prix de l'énergie, la flambée du prix des carburants fait peser un risque notamment pour les ménages les plus modestes. Le Réseau Action Climat appelle à prendre des mesures de long-terme pour rompre la dépendance de nos modes de transports au pétrole.

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Alors que le Premier ministre a récemment annoncé la mise en place d’une aide exceptionnelle de 100 € pour répondre à la hausse du prix des carburants et que le volet Transports du projet de loi de finance 2022 (PLF 2022) sera examiné demain à l’Assemblée nationale ; le Réseau Action Climat regrette que le Gouvernement et les Parlementaires fassent l’impasse sur les mesures de long terme afin de sortir au plus vite notre mobilité de la trappe à pétrole.

Prendre des mesures structurantes pour sortir au plus vite notre mobilité de la dépendance au pétrole

La hausse importante du prix des carburants, plus 20% depuis le début de l’année, nous rappelle si cela était nécessaire à quel point notre mobilité est vulnérable à l’augmentation du prix du pétrole. Dans ce contexte, la mise en place d’une aide exceptionnelle de 100€ pour près de 36 millions de ménages ne saurait être une réponse suffisante. D’une part, car le montant est trop faible pour couvrir les dépenses supplémentaires et d’autre part car ce type de mesures n’est qu’une réponse ponctuelle à une problématique bien plus structurelle.

Un projet de loi de finance 2022 qui fait l’impasse sur les mesures de long-terme

Dans ce contexte, l’examen du PLF 2022 à l’Assemblée nationale pourrait être l’occasion de prendre des mesures de long terme pour mettre un terme à cette dépendance. Malheureusement, le Réseau Action Climat regrette que le Gouvernement et les Parlementaires  fassent l’impasse sur cet enjeu. En effet, l’examen du texte en commission des finances n’a pas permis d’avancées sur cet enjeu et aucune amélioration n’est à prévoir lors de l’examen en séance publique du volet Transports de ce projet de loi de finance.

Une palette de mesures à mettre en oeuvre dès à présent pour répondre à la diversité des besoins de mobilité

Pourtant les solutions sont connues. Les ménages motorisés les plus modestes sont les premières victimes de l’augmentation du prix des carburants ; il est indispensable de renforcer les aides à l’acquisition de véhicules moins polluants et moins coûteux à l’usage  en créant notamment une super-prime à la conversion de 7000 € avec pour objectif un quasi zéro reste à charge pour ces ménages modestes qui ne peuvent pas se passer de la voiture individuelle. 

Dans le même temps, il convient de prendre plusieurs mesures indispensables pour réduire la dépendance à la voiture individuelle, excessivement coûteuse pour les ménages : amélioration de l’ouverture de la prime à la conversion à d’autres modes de transport, augmentation du fonds vélo à hauteur de 500 millions d’euros, généralisation du forfait mobilités durables à tous les salariés, renforcement des investissements en faveur du transport ferroviaire et en particulier dans les lignes du quotidien et les services de RER métropolitains, nouveaux investissements pour développer l’offre de transports en commun, baisse de la TVA à 5,5% pour les transports en commun et le train, etc. Seules des mesures de ce type sont à même de répondre durablement à la problématique de l’augmentation du prix des carburants. 

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