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Diplomatie féministe : un levier puissant de lutte pour la justice climatique

Le changement climatique s’accélère et ses impacts sont de plus en plus perceptibles, tandis que les températures atteignent des records. Cependant, ce qui est moins évident, c’est à quel point la lutte contre le changement climatique est liée à d’autres luttes sociales, dont celle pour l’égalité des genres.

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Le 6e rapport d’évaluation du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) accorde une grande attention aux moyens équitables et justes d’atténuer les effets du changement climatique et de s’y adapter, ce qui inclut la prise en considération des questions du genre. Cette démarche repose sur le fait que les inégalités structurelles sont les principales raisons pour lesquelles la crise climatique est particulièrement néfaste pour les groupes et les personnes en situation de marginalisation. Les femmes, adolescentes et filles font partie de ces groupes. 

C’est pourquoi, afin de mener à bien une politique climatique véritablement efficace et juste, les États doivent adopter une approche transformative de genre. Grâce à une compréhension intersectionnelle, décoloniale et antiraciste des normes sociales, cette approche permet de démanteler les racines de de l’injustice et de l’inégalité, et de briser les relations de pouvoir existantes entre les genres pour permettre d’atteindre la justice sociale et climatique.

La diplomatie féministe est un des outils qui permet justement de mieux intégrer le genre dans les politiques publiques. Elle consiste en la promotion de la lutte pour l’égalité de genre, en garantissant les droits des femmes et minorités de genre, via la politique des affaires étrangères d’un pays. La France, en étant un des pays les plus pollueurs historiquement (qui émet des gaz à effet de serre depuis sa révolution industrielle du XIXème siècle) mais aussi ancien pays colonisateur, doit assumer ses responsabilités et soutenir les pays en développement via une diplomatie féministe assurée et assumée. 

La plupart de ces pays, et particulièrement ceux nommés les pays les moins développés, ne sont pas responsables de la crise climatique, et sont pourtant souvent les plus impactés, alors qu’ils n’ont pas assez de moyens pour se protéger, s’adapter et effectuer leur transition écologique. C’est une réelle triple peine, face à laquelle la France se doit d’agir avec ambition et efficacité.

Cette vision holistique, qui met en exergue les liens indissociables entre la lutte contre le

réchauffement climatique et l’égalité de genre, est essentielle et urgemment nécessaire. Cette nouvelle publication permet de décliner la mise en œuvre d’une diplomatie féministe sur le climat à travers différentes étapes : rappeler le lien entre égalité de genre et changement climatique, définir la diplomatie féministe, situer la France en matière de diplomatie féministe, et enfin illustrer un parfait point de rencontre de tous ces concepts : le Plan d’Action Genre (PAG) de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).

La diplomatie féministe : un levier puissant de lutte pour la justice climatique
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