Des impacts du changement climatique plus fréquents et intenses dans toutes les régions françaises
Longtemps associé à un concept lointain dans l’espace et le temps, le changement climatique montre désormais ses effets concrets dans le monde entier et en France. Les dernières années en ont fourni de nombreux exemples : des températures dépassant les 45 °C aux épisodes de sécheresse records, en passant par les méga-feux de forêt.
Tous ces événements climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et plus intenses mais ils sont aussi différenciés en fonction des territoires. C’est pourquoi le Réseau Action Climat publie un rapport qui répertorie ces impacts par région. Collectivités et État devront coopérer pour y répondre efficacement.
Toutes les régions de France subissent déjà des effets néfastes du changement climatique mais chacune présente des vulnérabilités différentes
Actuellement, le réchauffement moyen observé en France est de 1,9 °C (décennie 2013-2022 par rapport à 1850-1900) et pourrait atteindre +4°C de réchauffement avec les politiques actuellement à l’œuvre. L’ensemble des régions est concerné en particulier par la multiplication des épisodes de sécheresse, entraînant des tensions croissantes autour de la ressource en eau et des conflits entre les usages domestiques, agricoles, industriels. La Loire, par exemple, pourrait voir son débit diminuer de moitié selon certaines projections.
Fortes chaleurs dans les villes, sécheresses extrêmes dans le Sud, inondations dans le Nord, submersions sur les côtes, dépérissements forestiers, cyclones tropicaux dans les Outre-mer, fonte des glaciers en montagne…les effets du changement diffèrent selon les régions en fonction des disparités géographiques et des contextes socio-économiques.
Le patrimoine naturel et culturel Français est lui aussi directement menacé, des forêts des Landes en proie aux flammes aux villes côtières menacées par la montée des eaux comme Saint-Malo, en passant par la disparition des glaciers des Alpes, de plages des côtes Atlantique et méditerranéennes, sans oublier la profonde modification de certaines cultures agricoles (vin, fruits, fruits de mer…).
Ces impacts sont déjà présents et continueront d’augmenter à un rythme qui dépendra de nos futures émissions de gaz à effet de serre, avec des répercussions dans tous les secteurs (santé, économie, biodiversité…).
Les Régions et territoires, à toutes les échelles, ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le changement climatique
De nombreuses politiques sont bénéfiques tant pour la justice sociale que pour le climat, et sont du ressort des collectivités, notamment des Régions : développer les liaisons interurbaines en transports en commun, planifier la transition de l’économie et renforcer la formation dans les domaines d’avenir, soutenir l’agriculture bio locale en lui offrant un débouché dans les cantines des lycées et établissements régionaux notamment.
En septembre 2023, la planification écologique a amorcé sa déclinaison territoriale et la responsabilité des collectivités s’accroît pour limiter leur impact sur le climat et l’environnement, mais aussi s’adapter au changement en cours.
Cela nécessite notamment des moyens financiers, humains et techniques, qui ne sont pas toujours au rendez-vous. L’Institut de l’Economie pour le Climat (I4CE) estime ainsi que les collectivités investissent 8,3 milliards d’euros par an pour la transition écologique. Pour respecter nos objectifs climat, cet effort devrait plus que doubler pour atteindre les 19 milliards d’euros par an. En outre, I4CE prévoit un besoin de 25 000 postes dédiés à temps plein aux projets climat (soit 1,5 milliard d’euros par an).
C’est pourquoi il devient urgent de lever les freins à l’investissement local pour le climat. Pourtant, le Fonds vert, présenté par l’ancien gouvernement comme le principal levier de financement de la transition écologique locale, ne cesse d’être réduit. Moins d’un an après l’annonce de la déclinaison territoriale de la planification écologique, il a été raboté deux fois déjà : passé de 2,5 milliards dans le PLF 2024 à 2 milliards au mois de février (un montant “sanctuarisé” selon le Ministre de la transition écologique), il est annoncé à seulement 1 milliard pour l’année 2025.
Concrètement, ce sont des centaines de projets de transformation des territoires qui pourraient ne pas se concrétiser l’année prochaine pour la rénovation énergétique des écoles, le développement des mobilités durables, ou encore l’adaptation de leur territoire au changement climatique. Le Réseau Action Climat appelle dès à présent le futur gouvernement à renforcer les moyens alloués à la transformation des territoires en annulant les gels de crédits annoncés, et en levant dans le budget 2025 les freins à l’investissement local pour le climat. Seule une réduction drastique et rapide de nos émissions de gaz à effet de serre permettrait de limiter l’ensemble de ces impacts, qui seront plus graves pour chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire.
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