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Avant le déconfinement, le Réseau Action Climat demande la mise en œuvre d’un fonds d’urgence vélo

Afin d’anticiper et de prévenir un usage massif de la voiture individuelle à l’heure du déconfinement, le Réseau Action Climat demande au Gouvernement de débloquer un fonds d’urgence pour le vélo de 500 millions d’euros.

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Afin d’anticiper et de prévenir un usage massif de la voiture individuelle à l’heure du déconfinement, le Réseau Action Climat demande au Gouvernement de débloquer un fonds d’urgence pour le vélo de 500 millions d’euros. Ce fonds d’urgence est indispensable pour accompagner les collectivités et assurer le déploiement de pistes cyclables temporaires sur l’ensemble du territoire. Ce fonds doit aussi permettre de rendre la solution vélo accessible au plus grand nombre en soutenant l’achat et la réparation de vélo. Seule une action coordonnée articulant offre et demande de mobilité cyclable permettra d’apporter des réponses aux crises sanitaires et climatiques en cours.

Prévenir un recours massif à la voiture individuelle

À l’heure du déconfinement, bon nombre d’usagers risquent de privilégier la voiture individuelle aux transports en commun. Ce report doit être évité, pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, le trafic routier est l’un des premiers secteurs émetteurs de polluants atmosphériques (notamment pour le NOx). Les effets désastreux de la pollution atmosphérique sur la santé ne sont plus à démontrer et plusieurs études semblent indiquer un lien entre pollution de l’air et mortalité au Covid-19. Il convient donc de prévenir à tout prix une dégradation de la qualité de l’air.

De plus, l’espace urbain est un espace limité. Les axes routiers, qui occupent une large part de cet espace, seront très rapidement saturés en cas de report unique vers la voiture individuelle. Les espaces réservés aux cyclistes et aux piétons, eux demeurent largement insuffisants eu égard aux normes de distanciation physique.

Enfin, en plus de la pollution atmosphérique, le transport routier est aussi le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre, sa réduction est  indispensable pour lutter contre le dérèglement climatique.

Mettre le vélo au coeur du dispositif

En complément des dispositifs nécessaires pour garantir la sécurité sanitaire dans les transports en commun (y compris le maintien optimal du télétravail et le lissage des heures de pointe), il est indispensable d’investir fortement dans l’usage du vélo. En effet, il permet de se déplacer rapidement tout en respectant les consignes de distanciation. Le vélo est aussi extrêmement bénéfique pour la santé et il permettra la reprise d’une activité physique après plusieurs semaines de confinement. Dans ce contexte, l’urbanisme tactique répond parfaitement à ce besoin d’adaptation en rendant possible rapidement la création de pistes cyclables temporaires et sécurisées.

Accompagner les collectivités et rendre le vélo accessible au plus grand nombre

Ces aménagements temporaires sont une première étape et ils doivent être encouragés financièrement mais ils ne sauraient être suffisants. D’autres investissements sont nécessaires pour développer la pratique du vélo : généralisation de l’aide à l’achat VAE, instauration d’un chèque réparation, systématisation du forfait mobilités durables, augmentation de l’offre de stationnement, organisation de bourses aux vélos et soutien aux activités des associations, etc. Dans la perspective d’un déconfinement progressif et de longue durée, tous ces leviers devront être actionnés afin de garantir une offre de mobilité cyclable sûre et accessible au plus grand nombre.

Nos propositions

  • Généralisation du forfait mobilités durables et augmentation du plafond à 500€. Issu de la loi LOM, ce forfait facultatif est une évolution de l’indemnité kilométrique vélo ouverte à d’autres types de déplacements tel que le covoiturage. Malheureusement, les mesures facultatives ne suffisent pas pour susciter un changement de comportement à grande échelle.

    Cette demande d’augmentation et de généralisation du forfait mobilités durables fait partie des 50 propositions portées par la Convention Citoyenne pour le climat.

  • Donner aux collectivités les moyens budgétaires nécessaires pour déployer des pistes cyclables temporaires et sécurisées partout où il est possible de le faire. D’après le Cerema, un kilomètre de piste cyclable temporaire coûterait entre 20 000€ et 50 000€. Les collectivités doivent être aidées pour permettre le déploiement de ces pistes sur l’ensemble du territoire. L’essor du vélo en sortie de confinement nécessite aussi d’autres investissements, dans l’offre de stationnement par exemple qui est déjà largement sous-dimensionnée.

  • Rendre accessible à tous l’aide à l’achat d’un vélo à assistance électrique. L’aide existant actuellement “bonus vélo” est très restrictive et injuste puisque son attribution est conditionnée à l’obtention d’une aide similaire attribuée par la collectivité locale.

  • Un chèque réparation vélo, objectif 1 million de vélos réparés ! Pourquoi acheter un nouveau vélo lorsqu’on pourrait réparer son ancien ? Une telle mesure inciterait à remettre en état les vélos usagés, stimulant ainsi les filières locales de réparation tout en limitant l’usage des ressources au profit d’une économie plus circulaire.

Selon la dernière enquête nationale transports et déplacements le parc de vélos adultes compterait 9,3 millions d’unités inutilisées depuis douze mois ou plus.

  • Soutien financier aux associations, indispensables au bon fonctionnement de l’écosystème vélo : ateliers de réparation, actions de (re)mise en selle, organisation de bourses aux vélos et de dispositifs de prêts entre particuliers.

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