COP16 – La Biodiversité au coeur de la crise climatique
Pour une fois, le calendrier 2024 fait exception : les 3 conférences onusiennes créées lors du sommet de la Terre à Rio en 1992 se déroulent la même année. C'est l'année de la COP29 pour le climat, de la COP16 pour la biodiversité et de la COP16 pour la désertification.
Si les processus sont distincts, leurs enjeux restent intrinsèquement liés. A l’occasion de la COP16 qui se tiendra à Cali en Colombie du 21 octobre au 1er novembre, le RAC propose un briefing presse pour souligner l’interdépendance croissante entre les enjeux climat et biodiversité.
Au cours des dernières années, la science a démontré l’urgence de répondre à deux crises planétaires majeures : la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité. Elles sont intimement liées. Selon l’IPBES (Intergov. Platform on Biodiversity & Ecosystem Services), le changement climatique est une des causes majeures directes du déclin de la biodiversité. Cela s’illustre notamment par le cas des récifs coralliens, essentiels à la survie des écosystèmes marins : près de 98 % d’entre eux risquent de disparaître au-delà de 2°C de réchauffement. De la même façon, la dégradation de la biodiversité est elle-même une cause du réchauffement de la planète : les différents usage des terres (exploitation agricoles, élevage, déforestation…) constitue la première source d’émissions de gaz à effet de serre après les énergies fossiles, soit 23% du total.
L’interdépendance ne s’explique pas seulement dans les racines des crises, mais aussi dans leur résolution. Des mesures de protection du climat peuvent contribuer à atténuer l’effondrement de la biodiversité, comme l’évolution vers un régime alimentaire moins carné (l’élevage étant une des raisons principales de la déforestation) ou la protection des mangroves. D’autre part, des écosystèmes sains et fonctionnels, restaurés et/ou gérés de façon durable et inclusive fournissent de nombreux remparts naturels qui aident les sociétés à s’adapter et à améliorer leur résilience au changement climatique. Toutefois, remettre la planète sur la trajectoire de 1,5°C requiert également des réductions d’émissions conséquentes à court terme. Compter sur l’absorption de nos puits carbones naturels (les forêts, les océans et les sols…) ne suffira largement pas pour compenser les émissions de gaz à effet de serre, notamment parce que ces puits se dégradent, peuvent être détruits et ne stockent pas le carbone de façon permanente.
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