Le GIEC
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est un organisme de l’ONU chargé d’évaluer, à travers la publication régulière de rapports, l’ensemble des connaissances scientifiques relatives au changement climatique. Son 6e rapport d’évaluation (RE6) a été publié entre août 2021 et avril 2022.
Lire les décryptages du 6e rapport du GIEC :
- Partie 1 : les aspects scientifiques du changement climatique
- Partie 2 : impacts, adaptation et vulnérabilités
- Partie 3 : l’atténuation du changement climatique
Le GIEC avait étudié l’hypothèse dès son premier rapport en 1990 et l’a confirmée en 2021 : les activités humaines sont, sans aucun doute possible, responsables du réchauffement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre qu’elles génèrent ont de multiples impacts sur le climat : augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes (vagues de chaleur, inondations, cyclones…), élévation du niveau de la mer, fonte des glaces… avec de graves conséquences pour les sociétés humaines et les écosystèmes du monde entier.
Températures : une augmentation inévitable et de plus en plus rapide
La température moyenne mondiale a augmenté de 1,1°C
Le GIEC montre que le réchauffement est sans précédent depuis les 2000 dernières années, et qu’il continue de s’accélerer :
- La température moyenne terrestre a augmenté de 1,1°C entre 1850-1900 et 2010-2020 ;
- Chacune des quatre dernières décennies (1980-1990 / 1990-2000 / 2000-2010 / 2010-2020) a été plus chaude que la précédente.
Quelles températures pour les décennies à venir ?
La planète se dirige-t-elle vers un réchauffement de +1,5°C, +2°C ou plus encore ? Les experts du GIEC se sont notamment appuyés sur plusieurs scénarios d’émissions de gaz à effet de serre.
Le réchauffement atteindra sans doute +1,5°C avant 2040. Ensuite, tout dépendra de l’évolution des émissions humaines de gaz à effet de serre. Si elles baissent sans attendre et de façon importante, le réchauffement pourrait rester inférieur à 2°C.
Si les émissions mondiales se maintiennent à leur niveau actuel, le réchauffement devrait avoir dépassé les 2°C en 2050.
Et pire, si les émissions continuent d’augmenter, la trajectoire mène à +4°C voire +5°C à l’horizon 2100.
Hausse du niveau des mers et fonte des glaces
Parallèlement à la hausse des températures, le GIEC met en avant deux autres indicateurs qui sont « dans le rouge » et qui attestent des changements climatiques en cours :
Le niveau moyen de la mer : il s’est élevé de 20 cm entre 1901 et 2018. Cela peut paraître anodin, mais de petites modifications du niveau de la mer peuvent avoir de graves conséquences sur l’environnement, en particulier les zones côtières de basse altitude. Ce rythme est plus rapide depuis 1900 qu’au cours de tous les autres siècles depuis 3000 ans. Il est désormais certain que le niveau de la mer va continuer de monter de plusieurs dizaines de centimètre au cours du 21e siècle.
La fonte de la cryosphère (c’est à dire la fonte du manteau neigeux, de la banquise et des glaciers de montagne, du Groënland ou de l’Antarctique) : depuis les années 1960, le manteau neigeux s’est réduit en moyenne de 11,7 % (au mois de juin) par décennie dans l’hémisphère nord.
La France menacée par la hausse du niveau des mers ?
En France, si l’élévation du niveau des mers se situe dans la moyenne mondiale, le territoire métropolitain est particulièrement vulnérable car il est bordé de mers sur près de 5500 km. Sur ces côtes vivent des millions d’habitants, notamment dans les villes comme Calais, Dunkerque, Marseille ou Nice. Le tissu économique y est souvent tributaire de la mer (pêche, marais et tourisme). Les basses terres comme le littoral aquitain sont très vulnérables à l’érosion. Et dans certains endroits, la mer a avancé de 100 à 150 mètres en 150 ans (selon le Ministère de l’Écologie). Les Outre-mer sont également confrontés aux impacts des changements climatiques sur les littoraux. Ces derniers incluent l’érosion côtière, les submersions, les inondations, les mouvements de terrain et la salinisation des sols et des nappes phréatiques. La plupart de ces risques sont liés à des tempêtes tropicales. Les îles affectées par les cyclones y sont donc très exposées : Martinique, Guadeloupe, Mayotte, Réunion, etc.
Les événements météorologiques extrêmes, plus forts et plus fréquents
Le sixième rapport du GIEC (2021) montre que les vagues de froid ont été atténuées tandis que les vagues de chaleur et les fortes précipitations sont devenues plus fréquentes et plus intenses. D’après le GIEC, plusieurs extrêmes de chaleur observés sur la dernière décennie auraient été improbables sans influence humaine sur le système climatique. Toute hausse supplémentaire de la température moyenne globale – même de quelques dixièmes de degré seulement – augmentera encore l’intensité et la fréquence de ces événements extrêmes.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, certaines températures très chaudes sur les continents n’étaient autrefois atteintes qu’une fois tous les dix ans. Désormais, elles ont 2,8 fois plus de probabilité d’être atteintes et cette évolution s’accentuera avec la hausse de la température. Ainsi, avec un réchauffement mondial de 1,5°C, ces pics de températures extrêmes seront 4,1 fois plus fréquents. A +2°C, ils le seront 5,6 fois. Et à +4°C, leur fréquence sera multipliée par 9,4.
En outre, ces événements extrêmes seront aussi plus intenses. Par exemple, les fortes précipitations sont déjà 6,7% plus humides que pendant la période 1850-1900. Dans le futur, elles le seront de +10,5% (dans un scénario à +1,5°C), voire de +14 % (à +2°C) et jusqu’à + 30 % (à +4°C). De même, plus la température globale grimpera, plus les sécheresses seront fréquentes et intenses.