Europe

Climat : la clé pour redynamiser la tissu industriel européen et renforcer notre autonomie stratégique

L’Europe aurait tout à gagner en construisant un Pacte industriel autour d’une ambition climatique forte et de normes environnementalement vertueuses.

free-photo-of-man-working-in-steel-industry

L’Europe évolue désormais dans un contexte international de plus en plus incertain avec la menace russe, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’accélération des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, et la concurrence internationale commerciale qui s’intensifie notamment sur le déploiement des technologies vertes et l’acquisition des matières premières. Ce contexte constitue aussi pour l’Europe une opportunité de construire des partenariats différents avec la majorité des pays de la planète. 

En parallèle, les citoyens européens, mais aussi l’industrie, subissent de plus en plus les effets de la crise climatique, qui détruit des actifs, perturbe les chaînes de valeur et pèse de plus en plus lourd sur les budgets publics. 

L’accélération de l’ambition climatique européenne apparaît comme la solution pour lancer une réindustrialisation vertueuse environnementalement, prévenir le risque patent de sa désindustrialisation, faire baisser les factures énergétiques et renforcer l’autonomie stratégique européenne. Le Pacte industriel propre, annoncé par Ursula von der Leyen, est en particulier l’opportunité de faire “d’une pierre quatre coups” s’il se construit autour d’une ambition climatique forte. L’Europe peut à la fois gagner le pari de sa réindustrialisation vertueuse environnementalement, renforcer sa compétitivité, atteindre ses objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et réduire la pollution ainsi que son utilisation des ressources, tout en renforçant son indépendance stratégique et donc sa sécurité vis-vis des autres puissances. 

Synthèse des recommandations du Réseau Action Climat pour un Pacte industriel vert et juste

  1. Inscrire au cœur du Pacte industriel propre un objectif visant la neutralité climatique au plus tard en 2040 et garantir une logique de planification et de répartition de la chaîne de valeur entre les Etats européens.
  2. Prioriser les technologies à déployer pour atteindre la neutralité climatique et se limiter aux options les plus efficaces et avec le moins d’externalités environnementales négatives pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre.
  3. Déployer des mesures de réduction de la demande.
  4. Mettre en place un Fonds pour la compétitivité pour investir au moins 200 milliards d’euros publics d’ici 2040 dans la décarbonation de l’industrie existante dans dans la construction d’industries nettes zéro.
  5. Intégrer des conditionnalités environnementales et sociales fortes dans les financements publics européens et nationaux alloués aux entreprises.
  6. Redéfinir les règles relatives à la commande publique pour soutenir les produits issus de filières vertueuses environnementalement et fabriqués dans l’UE qui contribuent à la réduction des émissions de GES.
  7. Faire contribuer la finance privée en mettant notamment en place une Union des Marchés des Capitaux (UMC) conditionnée à une orientation des investissements vers les activités vertes, à travers des produits financiers labellisés et facilement compréhensibles pour les investisseurs.
  8. Préparer la transition juste des emplois et des territoires. 
  9. Limiter les impacts environnementaux générés par l’extraction des matières premières.
  10. Améliorer la mise en œuvre des législations environnementales, sans tomber dans le piège d’une simplification à l’aveugle.
  11. Pour éviter que la stratégie industrielle européenne ne reproduise une approche néocoloniale et extractiviste, construire une stratégie industrielle verte européenne qui soutient aussi l’industrialisation zéro carbone des pays partenaires riches en ressources naturelles.  

Climat : la clé pour redynamiser le tissu industriel européen et renforcer notre autonomie stratégique
Plus d'actualités