Carte de transport de la ville de Toulouse
Le Réseau Action Climat, UNICEF France et Greenpeace France publient aujourd’hui l’évaluation de l’ambition des nouveaux maires des douze plus grandes agglomérations françaises en matière de lutte contre la pollution de l’air liée au trafic routier. Ici, analyse du cas de Toulouse.
Résumé
Plusieurs éléments encourageants sont à noter à Toulouse : généralisation de la baisse des vitesses à 30 km/h, augmentation du budget en faveur du vélo, développement des transports en commun. Néanmoins, la dynamique globale est freinée par l’absence d’une politique de réduction de l’emprise de la voiture. Plusieurs projets d’extension de capacité routière sont en effet soutenus par la municipalité : contournement Ouest et construction d’un nouvel échangeur à la Cité de l’Espace. L’instauration prochaine d’une zone à faibles émissions concernant à la fois les véhicules professionnels et particuliers mérite d’être soulignée même si aucun calendrier de sortie progressive du diesel puis de l’essence n’a pour le moment été envisagé. La santé des enfants reste aussi insuffisamment prise en compte avec une absence de propositions concernant les rues scolaires.
Pour aller plus loin
Sorties des véhicules polluants
Notre demande :
Mettre en œuvre une zone à faibles émissions visant la sortie du diesel en 2025 puis de l’essence en 2030.
Encore timide : Une zone à faibles émissions entrera en application en avril 2021. Si elle a le mérite de concerner à la fois les véhicules professionnels et particuliers, cette dernière ne prévoit aucune évolution d’interdiction au-delà des véhicules crit’air 4.
Réduction de la place de la voiture
Nos demandes :
Généraliser la baisse des vitesses à 30km/h dans l’agglomération et baisser la vitesse sur les rocades.
Abandonner tout projet de nouvelle infrastructure routière.
Mettre en place une zone à trafic limité dans le centre-ville pour réserver la circulation aux modes actifs et à quelques véhicules autorisés.
Encore timide : Une généralisation de la baisse des vitesses à 30 km/h est prévue. Rien n’est toutefois prévu sur la baisse de vitesse sur les rocades ni sur les principaux axes structurants.
En retard : Plusieurs projets d’extension de capacité routière sont toujours prévus et soutenus par la municipalité : la construction d’un contournement Ouest de Toulouse et la construction d’un nouvel échangeur à la Cité de l’Espace.
En retard : Pas de mention dans le programme.
Aides financières à la transition
Notre demande :
Mettre à disposition des professionnels et des particuliers des aides financières facilitant la location ou l’acquisition de véhicules à très faibles émissions (VTFE) ou, en priorité, le report vers d’autres moyens de transports plus écologiques que le véhicule individuel.
Encore timide : Seule une aide à l’achat de vélo à assistance électrique est mentionnée.
Dynamique vélo
Nos demandes :
Investir plus de 25€ par habitant et par an en faveur du vélo.
Mettre en place d’un réseau express vélo.
Mettre en œuvre tous les leviers d’un système vélo performant (apprentissage du vélo pour tous, service de location diversifié, stationnements sécurisés, ateliers de réparation, intermodalité avec les transports en commun et en premier lieu les trains régionaux).
Encore timide : Au cours du précédent mandat, Toulouse a consacré 10,5 millions d’euros par an au développement du vélo soit environ 13,5€ par habitant et par an. Ce budget sera revu à la hausse en 2021 pour atteindre 15 millions d’euros soit environ 19,5€ par habitant et par an. Si cette augmentation mérite d’être soulignée, elle reste néanmoins insuffisante pour atteindre l’objectif d’au moins 25€ par habitant et par an en faveur du vélo.
En bonne voie : Un réseau express vélo de 13 lignes sera construit.
En retard : Seuls quelques leviers d’un système vélo performant sont mentionnés : 3000 nouvelles places de stationnement vélo seront créées et l’offre de location vélo sera améliorée avec le renouvellement du service VélÔToulouse et le développement d’une offre de location de vélo moyenne durée à portée de tous. En revanche rien n’est mentionné concernant l’apprentissage du vélo pour tous, le développement des ateliers de réparation ou encore l’intermodalité.
Dynamique transports en commun
Nos demandes :
Mettre en place une tarification solidaire basée sur les ressources pour tous les services de transport.
Améliorer qualitativement les fréquences, les amplitudes horaires des transports en commun et poursuivre le développement de transports urbains en site propre.
Encore timide : Une tarification solidaire existe déjà mais uniquement pour trois publics. Aucune évolution de cette tarification n’est proposée dans le programme.
En bonne voie : La fréquence et l’amplitude des transports en commun sera renforcée avec le doublement des rames de la ligne B et le développement d’une offre de bus plus tard en soirée. La construction d’une troisième ligne de métro et la création de nouvelles lignes de bus sont aussi prévues. On peut néanmoins noter l’absence de projets visant à mieux relier Toulouse au reste de l’aire urbaine, via par exemple la création d’un service de RER métropolitain.
Mobilité et santé des enfants
Notre demande :
Mettre en place à proximité de toutes les écoles et des crèches des rues scolaires fermées à la circulation aux horaires d’entrée et de sortie d’école, et de manière permanente autant que possible.
Encore timide : La nouvelle municipalité propose uniquement la création aux abords des écoles de zones de rencontre limitées à 20 km/h.
Aménagements et mesures Covid19
Notre demande :
Pérenniser les mesures et aménagements provisoires mis en place dans le contexte de la crise du Covid-19.
Encore timide : La pérennisation des aménagements provisoires est évoquée mais sans confirmation à ce stade. Cette dernière dépendra de l’utilisation qui en est faite.
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