Baromètre sur la consommation de viande des Français en 2025 : quelles nouvelles tendances ?
Harris Interactive et le Réseau Action Climat publient la troisième édition de leur baromètre sur la consommation de viande des Français et leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics. Elle révèle un soutien populaire massif pour les propositions de la société civile pour une politique alimentaire ambitieuse.

Qualité de la viande, bien-être animal, revenus des éleveurs, nécessité de réduire les importations et impacts sur l’environnement : la consommation de viande n’a cessé depuis quelques années d’être au cœur de nombreuses controverses. Afin d’éclairer le débat public sur ces questions, Harris Interactive et le Réseau Action Climat publient leur 3e baromètre sur la consommation de viande des Françaises et des Français ainsi que leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics en la matière. Après une première vague menée dans le contexte particulier de la crise sanitaire, une deuxième marquée par un contexte inflationniste mettant en évidence les arbitrages importants réalisés par les Français sur leurs dépenses du quotidien, cette troisième vague d’enquête montre que les Français souhaitent de plus en plus aller vers une alimentation responsable et de qualité, qui permette de bien rémunérer les éleveurs tout en préservant l’environnement. Elle révèle également un soutien populaire massif pour les propositions de la société civile pour la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat.
Une dynamique de réduction de la consommation de viande, portée par les arguments de qualité et de soutien à l’agriculture
Plus de la moitié des Français (53%) affirment avoir réduit leur consommation au cours des trois dernières années, un résultat similaire à celui observé en 2023. Les raisons qui sous-tendent cette diminution sont d’abord d’ordre économique pour 52% d’entre eux devant des raisons de santé (38%), de conscience environnementale (35%) et de bien-être animal (33%). Ainsi, bien que les économies réalisées restent la principale motivation pour réduire la consommation de viande, cette raison est en recul de 6 points par rapport à 2023, année marquée par une forte inflation.
Au sein des Français qui ont ont répondu ne pas avoir l’intention de leur consommation, plus des trois quarts affirment qu’ils pourraient limiter leur consommation de viande si cela permettait d’acheter de la viande de meilleure qualité qui rémunère mieux les éleveurs (79%), si cela permettait de réduire les importations de viande (77%) et si cela permettait de soutenir la production de viande issue d’élevages aux pratiques durables (77%).
Les légumineuses, une alternative à la viande qui affirme sa légitimité
Dans une perspective de diminution de leur consommation de viande, les Français identifient plusieurs aliments pouvant faire office d’alternatives, et privilégieraient les légumes secs et les légumineuses (78%), les céréales et les graines (73%) et les aliments peu transformés (60%) qui en sont issus.
La bonne image des légumineuses est partagée par les Français dans leur ensemble qu’ils soient aujourd’hui engagés ou non dans une diminution de leur consommation de viande. Ils sont loués autant pour leur richesse en fibres et nutriments (88%) que pour leurs avantages en matière économique par rapport à la viande (86%). Ils sont aussi perçus comme ayant des atouts particuliers : faciles à cuisiner (86%) et à faire manger aux enfants (62%) De plus, ils sont une source de fierté, représentant bien le terroir français (86 %).
L’Etat et la grande distribution, des acteurs attendus pour défendre une consommation alimentaire plus responsable
53 % estiment que l’État et les pouvoirs publics agissent, mais de manière insuffisante, tandis que 29 % considèrent qu’ils n’agissent pas du tout. Parmi les politiques publiques mises en cause, on retrouve notamment la mission d’information de l’Etat à l’égard de la viande : Une majorité des Français estime que l’Etat n’agit pas assez sur l’information délivrée au consommateur, que ce soit sur l’origine de la viande dans les plats préparés (68%) ou au restaurant (65%). Plus largement, 59% des Français estiment que l’Etat n’en fait pas assez pour encourager les Français à diminuer leur consommation de viande, ni amener à consommer une viande de meilleure qualité (63%). Des griefs que les Français expriment de façon récurrente depuis 2021.
Alors que le lancement consultation sur la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) vient d’être annoncée, une très grande majorité de la population française est favorable à des mesures fortes de la part des pouvoirs publics pour accélérer la transition vers une alimentation durable, avec moins de viande, mais de meilleure qualité et française, et davantage d’aliments végétaux de qualité (fruits et légumes, légumineuses, etc.).
Ainsi, toutes les actions que l’Etat pourrait mettre en place, et qui sont proposées par le Réseau Action Climat et plusieurs dizaines d’associations, sont bien accueillies, qu’il s’agisse de contraindre certains acteurs – interdire la publicité pour les produits alimentaires les plus nocifs pour la santé et la planète (83 %), encadrer les échanges entre producteurs et grande distribution (90 %) –, d’en soutenir d’autres – développer l’élevage durable (90 %) –, ou encore de sensibiliser à l’alimentation végétale et d’encourager à manger moins de viande (85 %).
Enfin, les Français attendent davantage de fermeté de l’État envers la grande distribution. Près de 9 Français sur 10 souhaiteraient que la grande distribution soit contrainte d’afficher clairement l’origine de la viande dans les plats préparés (90%) et de limiter ses marges sur les produits sains et durables comme les fruits et légumes et les produits biologiques (89%). Par ailleurs, 87% des Français demeurent favorables à un étiquetage environnemental sur les emballages des produits alimentaires, qui affiche une note sur les impacts écologiques et indique le mode d’élevage.
S’agissant des acteurs de la grande distribution, 82% des Français jugent que les moyennes et grandes surfaces n’agissent pas assez : 83% des Français aimeraient que ces acteurs s’engagent sur la fin de la commercialisation des viandes issues des élevages intensifs.

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