Agrocarburants : Mais que fait l’Europe ?
Le Parlement européen a adopté, en séance plénière, un plafond de 7% à l’incorporation des agrocarburants de première génération dans les carburants traditionnels.
Les organisations signataires rappellent qu’il faut limiter le développement des ces agrocarburants aux conséquences néfastes sur l’environnement et la sécurité alimentaire des populations vulnérables. Dans ce contexte, le plafond adopté est bien très haut.
Cette reforme en demi-teinte montre encore le manque de courage de l’Europe pour adopter de vraies solutions durables aux changements climatiques. La France, important producteur d’agrocarburants, n’a pas voulu peser du bon côté de la balance, plus attentive au lobby industriel qu’aux enjeux environnementaux. Un signal inquiétant en vue de la COP 21.
Pour Cyrielle Denhartigh, du Réseau Action Climat « les carburants utilisés aujourd’hui en Europe contiennent en moyenne 5% d’agrocarburants. Ce plafond à 7% n’engendrera donc pas de baisse du développement des agrocarburants alors que ces derniers ne permettent pas de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, et sont pour certains plus polluants que les carburants fossiles ! Et ce d’autant plus que la directive inclut des passe-droits pour certaines cultures énergétiques… »
Camille Dorioz, de France Nature Environnement, précise, « la question des facteurs CASI (changements d’affectation des sols indirect), qui prennent en compte par exemple la déforestation due à la production d’agrocarburants, est un point critique : ils ont été réduits à une simple déclaration des fournisseurs sans plus d’obligations de résultats. Ils perdent ainsi leur véritable pertinence alors que ces CASI sont le nerf de la guerre pour évaluer l’impact climatique réel des agrocarburants ! »
Enfin, pour Armelle Le Comte, de Oxfam France, « cette réforme ouvre la porte au développement des agrocarburants de 2ème et 3ème générations alors même qu’aucune évaluation n’a été effectuée et que l’Union européenne ne fixe aucun critère de durabilité ; nous ne devons pas réitérer les erreurs commises sur les agrocarburants de première génération ! Aucun nouveau carburant ne devrait pouvoir être mis sur le marché sans étude d’impact sérieuse. »
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